Le 6 mai une élève de 3e à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, a été interdite de cours à deux reprises dans son collège. La direction de l'établissement lui reproche de porter une jupe jugée " trop longue ".
Le 9 mai une étudiante en droit qui se rendait à un examen à l'université d'Alger n'a pas pu rentrer. La raison du refus : une jupe trop courte.
Profitant de son passage à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et son homologue algérien, Ramtane Lamamra, ont signé un accord d'échange des deux filles à l'origine des scandales de la jupe longue et de la jupe courte. La partie française s'est engagée à accueillir l'étudiante algérienne sur son sol en ordonnant qu'elle soit inscrite comme tel pendant deux ans avec option de naturalisation. La partie algérienne s'est proposé en contrepartie de recevoir l'élève de 3e, qui jouit déjà de la nationalité algérienne.
Fabius, qui intervenait en présence des ministres algériens des Affaires étrangères, des affaires religieuses et des Wakfs et des Moudjahidines, Ramtane Lamamra, Mohamed Aïssa et Tayeb Zitouni, à l'issue de la signature de cet accord, s'est " félicité " de ce partenariat qui " revient aux dirigeants des deux pays, MM. Abdelaziz Bouteflika et François Hollande ".
" Il y a quelques jours, nous étions dans la tourmente et nous voilà aujourd'hui complètement sereins après avoir trouvé ce compromis ", a déclaré le ministre français, mettant en relief " l'excellente idée " de renvoyer chacun dans son milieu naturel. Il a également considéré que le fait d'avoir troqué ces deux jeunes filles était un " excellent choix " pour les deux pays, et un moyen d'apaiser des sociétés, comme les nôtres, où les questions identitaires exacerbent de plus en plus les tensions.