Réviser son bac via Internet est-il une bonne chose ?" /> Réviser son bac via Internet est-il une bonne chose ?" border="0" title="SOCIÉTÉ > Réviser son bac via Internet est-il une bonne chose ?" />
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A un mois des premières épreuves du bac, la Khan academy promet d’aider tous les jeunes Français angoissés par les épreuves de maths. Dans la veine de nombreux sites de "e-learning" (apprentissage sur Internet), l’ONG américaine propose depuis 2006 aux jeunes gens, du CP à la terminale, un parcours numérique personnalisé et gratuit d’apprentissage, fondé sur les programmes scolaires. La formation s’appuie sur de courtes leçons vidéo, ainsi que sur des exercices, principalement en mathématiques, mais aussi en sciences, histoire, ou musique. Elle fonctionne sur un mécanisme ludique qui rappelle certains jeux vidéo : tout au long de son parcours, et en fonction de ses efforts, l’enfant récolte des points et des badges. Depuis 2013, l’ONG Bibliothèques sans frontières (BSF) s’est lancée dans la traduction du contenu de la Khan academy. Aujourd’hui, 2 500 vidéos sont traduites et adaptées aux programmes français, et 400 000 personnes à travers le monde sont inscrites au site francophone, ouvert en septembre dernier. Cette semaine, un mois avant les premières épreuves, le site a mis en ligne des programmes de révision adaptés au brevet et au bac. Le contenu traduit concerne pour l’instant les mathématiques et une partie des sciences. Les programmes de révision disponibles ne concernent que les maths.
Dans le monde de l’éducation, certains grincent des dents : vidéos trop longues ou trop courtes, omniprésence des sciences, problème de la place des enseignants… Mais Patrick Weil, le président de BSF est très enthousiaste : "La Khan academy est un outil formidable, et je pense que l’explosion du nombre d’usagers est significative". Dans certaines écoles françaises, l'ONG américaine commence aussi à séduire. Difficile de quantifier le nombre de professeurs qui l’utilisent en classe, mais les retours sont plutôt positifs : "Le site permet de dédramatiser les craintes de certains élèves par rapport aux mathématiques. Chacun peut avancer à son rythme, revoir les leçons autant de fois que nécessaire. Les enseignants peuvent suivre les progrès depuis leur compte", explique Bénédicte Assogna, enseignante dans les Yvelines. Souvent, la Khan academy est utilisée en "classe inversée" : chez eux, les élèves regardent les vidéos des leçons, puis, en classe et avec leur professeur, ils s’exercent. "L’enseignant devient un “médiateur du savoir”. Cette méthode a remotivé et remobilisé mon équipe", raconte Joseph Hadjaj, principal dans un collège de Salon-de-Provence, qui a utilisé la classe inversée lorsqu’il dirigeait une Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté). Pour le bac ou le brevet, les révisions sur Internet ne conviennent pas à tout le monde, mais permet de compléter des méthodes dites plus "classiques", sous des airs plus ludiques.FG