Bon d'accord le titre est un peu grossier, mais j'ai cherché un moment un autre mot pour qualifier ce qu'on nous vend comme terreau, parfois fort cher, et je n'en ai pas trouvé.
Mais, commençons par le commencement, c'est-à-dire par la définition prise dans le Larousse du mot terreau : Mélange de terre et de matières organiques, utilisé pour les cultures potagères et florales.
Bon, ça à l'air simple, donc quand on achète un sac de terreau, on se dit qu'on achète un bon produit naturel. Et, bien ce n'est pas le cas !
Evidemment, quand on a un composteur, on n'a pas besoin théoriquement d'acheter du terreau. Je dis bien théoriquement, parce que moi, malgré 4 composteurs qui tournent à plein régime, vue la quantité de semis et de plantations que je réalise sur une année, ils ne sont pas suffisants !
Donc, je suis obligée d'acheter quelques sacs de terreau. Pour limiter les dégâts, j'achète, en priorité, du terreau sans engrais, portant le sigle NF et la mention utilisable en jardinage biologique.
Mais, c'est un vrai parcours du combattant pour en trouver, et lorsqu'il y en a les quantités sont limitées !! Il faut donc parfois, après avoir exploré tous les magasins des environs, se résoudre, la mort dans l'âme, à prendre quand même un ou deux sacs de merde ! (dans ce cas là il faut choisir absolument un terreau sans engrais)
Pour améliorer un peu ce support de culture, le bonifier, il existe une astuce : il faut le laisser reposer pendant une année dans un coin et si c'est possible même le transférer dans une lessiveuse ou une grande poubelle pour pouvoir le mélanger et l'aérer de temps en temps, durant cette année de maturation. Il faudra ensuite le mélanger à de la bonne terre de jardin (pour délayer un peu les cochonneries), à un peu d'argile (pour améliorer sa structure) et à du compost (pour améliorer sa composition).
Mais, me direz-vous, pourquoi dis-je qu'en général, les terreaux du commerce sont de la merde ? Je laisse Jean-Michel Groult (auteur de Jardiner durablement) répondre à cette question :
"Un terreau commercial est, au sens de la réglementation, un support de culture, c'est-à-dire une matière sur laquelle on fait pousser des plantes. Ce n'est pas un milieu vivant issu d'un processus naturel comme l'est un vrai terreau, c'est un matériau banal, utilitaire. Cette différence de philosophie se retrouve dans le processus de fabrication de ces terreaux. En effet, dans l'immense majorité des cas, ils répondent à une formule simple : matières inertes + engrais chimiques + matière colorante = terreau. Les matières inertes, ce sont les écorces broyées, la fibre de coco, la sciure, la tourbe blonde, du sable et des matières organiques peu décomposées. Les engrais chimiques que l'on rajoute confèrent une propriété nutritive à ce terreau, un peu à la façon d'une éponge imbibée d'engrais. Enfin, nous appelons par colorant la technique qui consiste à mélanger aux deux catégories précédentes une troisième, destinée à apporter au tout une couleur noire. Dans le meilleur des cas, ce colorant sera un peu de vrai compost. Les autres se contenteront de tourbe noire, d'argile ou pire d'un compost d'ordures ménagères ou de boue d'épuration."
Alors, en achetant votre terreau, faites bien attention, lisez les étiquettes. Et, si vous en avez la possibilité, faites un compost. S'il est bien fait, il sera disponbile au bout d'un an. Non seulement, il remplacera avantageusement le terreau, mais il vous fera économiser de l'argent.