Elle: j'aime pas beaucoup cette fille
Lui: pourquoi? Parce qu'elle voit la vie en rose ?
Elle: je n'aime pas les fleurs bleues
Lui: il y a des fleurs bleues dans toutes les histoires
Elle : pas forcément
Lui: si. Soit elles commencent mal et finissent bien, soit elles commencent bien et finissent mal.
Elle: et celles qui commencent bien et finissent, tu les appelles comment ?
Lui: c'est ça une fleur bleue... une fleur sans lieu
Elle : je n'aime pas la tristesse
Lui: pourquoi? Parce que ça commence mal et ça finit mal ?
Elle: parce que ça diminue tes forces et augmente celle de l'adversaire
Lui: contrairement à la joie, qui augmente ta force et diminue celle de l'adversaire.
Elle : tu apprends vite
Lui: c'est un compliment ?
Elle : oui c'en est un
Lui : disons que je suis bien programmé
Elle : parce que tu crois que les uns naissent bêtes et les autres intelligents
Lui : ça dépend
Elle : ça dépend de quoi?
Lui : des gènes, de l'hydrogène, de l'oxygène
Elle : je suis sérieuse
Lui: moi aussi
Elle : alors dis-moi, si ça dépend de nous d'être ce que nous sommes?
Lui: on peut croire que ça dépend de nous, surtout si on est intelligents et que ça ne dépend pas de nous surtout si on est bête.
Elle : tu veux dire qu'on s'arrange comme on peut
Lui : c'est toi qui es déterministe. Moi j'aurais dit : qu'on s'arrange comme on veut.
Elle : donc, on ne nait pas ceci ou cela, on le devient
Lui: oui même si ce n'est pas vrai, il vaut mieux parier là-dessus
Elle: tu paris donc sur la volonté, la liberté, la responsabilité... dehors la nature !
Lui: c'est un peu plus compliqué parce que la nature est toujours là quelque part.
Elle : tu veux dire que les conditions d'existence n'expliquent pas tout
Lui: si ça explique mais ça ne justifie pas tout.
Elle : c'est à dire ?
Lui : on a tous des raisons de mal faire, mais ce n'est pas une raison de faire mal
Elle : Soyons clairs, il y a toujours un coupable, un responsable, c'est soit la nature, soit les circonstances. Toi tu dis quoi?
Lui : je dis merde aux deux présumés coupables et je tiens la volonté pour seule responsable.
Elle : même si ce n'est pas toujours le cas, parce que tout compte fait on n'a pas toujours le choix.
Lui : oh que si! C'est parce que nous sommes libres que nous sommes tenus pour responsables de ce qui nous arrive.
Elle : alors que souvent, très souvent nous n'y sommes pour rien
Lui : nous avons voté pour ceux qui nous jugent donc nous y sommes pour quelque chose... toujours...
Elle : devant un Rom de 10 ans qui tue, tu dis quoi, monsieur le juge ?
Lui: je dirais que SON CRIME EST NOTRE CHATIMENT à nous tous!
Elle : il y avait donc une faille dans ton raisonnement
Lui : une faille oui... mais dans le monde
Elle: je ne saisis pas
Lui: lis ça!
Elle : ( elle lit ) le jour du jugement dernier, Jésus tomba sur un homme laid, hideux avec une femme très belle, trop belle dans ses bras. Jésus dit au bonhomme: "dis-donc toi, tu as été drôlement bien récompensé, tu as du faire beaucoup de bien dans ta vie" et l'homme lui répondit : "Non Seigneur, cette femme n'est pas ma récompense... je suis sa punition".
Lui : Autrement dit, ce n'est pas lui, c'est le monde qui ne va plus
Elle : et ta petite amie, elle, comment elle va ?
Lui: est-ce que je te demande moi, où est papa ?