Inside n°9 // Saison 2. 6 épisodes.
BILAN
La première saison de Inside n°9 était une vraie curiosité. C’était une série étrange dont il était difficile de décrypter certaines histoires mais qui a toujours su rester fidèle à elle-même. Tous les épisodes n’étaient pas forcément réussi mais les bizarreries de chacun des épisodes faisaient aussi le charme de chaque épisode. Cette seconde saison s’est parfois rapprocher d’autres séries comme Black Mirror, proposant donc des réflexions sur la société moderne et je dois avouer que j’ai trouvé ça intelligent de la part des scénaristes. Dès le premier épisode, cette saison tente de nous proposer des choses complètement différentes de ce que l’on avait déjà pu voir dans la première saison. Mais mon épisode préféré est probablement « The 12 Days of Christine ». C’était un épisode bouleversant auquel je ne m’attendais pas du tout, surtout que Inside n°9 est plus burlesque qu’autre chose généralement. Mais là les émotions sont fortes et fonctionnent en plus du fait que l’épisode soit une bonne (et belle) surprise. C’est un épisode incroyablement bien écrit qui pose de vraies questions et permet justement de se rapprocher de Black Mirror et des questions de cette dernière peut poser sur chacun d’être nous, nos bas instincts et bien d’autres choses encore. L’écriture est soignée et intelligente, alors que l’épisode ne cherche pas à nous faire rire (contrairement à d’autres épisodes de Inside n°9 de manière général).
Avec un épisode comme celui-ci, on est en droit de se demander si finalement Inside n°9 n’a pas raté son concept en partie alors que le concept aurait pu se concentrer sur l’émotion plus que sur le burlesque et le gag. Pourtant, le premier épisode de la saison n’était pas mauvais. Il a beau enchaîner les blagues un peu pipi-caca sur les bords, ce ne sont pas de mauvaises blagues. Il y a quelque chose d’assez intéressant même si parfois on sent que les scénaristes abusent un peu des bonnes choses. C’est peut-être le seul vrai point faible de cet épisode, d’abuser. Mais bon, c’est aussi un épisode ingénieux dans le sens où prendre le sujet de la « Couchette » dans un train, il fallait y penser. Heureusement que cette petite cabine m’a fait extrêmement rire malgré le trop plein et l’impression que l’épisode ne peut pas se renouveler (et proposer des choses complètement différentes). C’est aussi un épisode qui n’est pas sans rappeler de bonnes vieilles comédies en noir et blanc où les gags s’enchaînent. Heureusement pour nous tout de même que Inside n°9 n’ait pas abusé de ce style d’écriture pour les épisodes suivants. La saison a beau être globalement réussie, elle a également ses points faibles et notamment « The Trial of Elizabeth Gadge », un épisode qui a énormément de mal à trouver une justesse entre le cynisme et le bon goût.
Le problème ce n’est pas vraiment l’épisode en soi mais plutôt sa fin. La fin casse complètement l’épisode et nous donne l’impression que finalement, tout ce que l’on a vu précédemment, ne ressemblait à rien d’autre que du vent. Je suis malgré tout heureux de voir que finalement la série peut proposer des choses complètement différentes de ce que j’avais imaginé mais ce n’est pas toujours à la pointe ou en tout cas pas du tout ce que j’attendais de la part d’Inside n°9 cette année. Ce n’est qu’un épisode sur 6 mais c’est déjà beaucoup car cet épisode gâché, peut être mis de côté avec le tout dernier que j’ai eu énormément de mal à cerner. L’épisode s’éparpille alors dans tous les sens et perd complètement le téléspectateur. En tout cas moi, Inside n°9 m’a perdu dans le dernier épisode même si la fin est peut-être ce qu’il y a de plus réussi. Chaque épisode tente donc de raconter une histoire différente mais avec un angle d’écriture complètement différent. « Cold Comfort » utilise encore un procédé narratif différent, changeant une fois de plus la vision des choses que cherche à nous offrir la série. Le côté « whodunit » mais avec une différence, c’est aussi ça le succès de cet épisode. Là, on retrouve la comédie que Inside n°9 maîtrise assez bien.
Le fait que l’épisode soit intégralement filmé grâce à des caméras de surveillance permet de changer l’angle de vue et donc de délivrer quelque chose d’autre. C’est un changement de genre pour la série. On passe souvent cette année d’un épisode drôle à un épisode un peu plus mystérieux. Même si celui-ci n’égale pas le second épisode, on n’en reste pas moins bon. Le vaudeville est un registre que Inside n°9 apprécie énormément mais c’est aussi un registre éculé qu’il est difficile de renouveler. Ce n’est pas toujours le cas cette année dans Inside n°9 et la série en fait légèrement les frais. Si cette année la saison a su délivrer de très solides épisodes, il y a aussi des épisodes beaucoup moins bons qui gâchent en partie le plaisir que j’ai pu prendre. J’aurais peut-être dû éviter d’enchaîner les épisodes les uns après les autres, j’aurais peut-être fini par apprécier les choses différemment.
Note : 6/10. En bref, si Inside n°9 brille par moment, elle a aussi ses moments de faiblesses. Avec deux épisodes très décevants cette année, la saison ne s’en sort cependant pas trop mal.