ALCOOL: Réduire la consommation? Quand on veut, on peut – OCDE

Publié le 17 mai 2015 par Santelog @santelog

Environ 10 litres d’alcool pur par habitant et par an, en moyenne, soit l’équivalent de plus de 100 bouteilles de vin, la consommation d’alcool dans les pays de l’OCDE représente aujourd’hui un fardeau sanitaire qui pourrait être considérablement réduit.

Parmi les plus élevées de l’OCDE, bien qu’en baisse ces 30 dernières années, la consommation d’alcool en France pourrait, elle-aussi, être encore significativement réduite.

Ce nouveau rapport de l’OCDE nous adresse donc 2 messages : un message général, comme pour le tabac, les jeunes et les femmes sont les nouvelles cibles pour les fabricants. Et un message spécifique à la France : il reste encore de nombreuses cordes à notre arc, s’il y a véritablement volonté des autorités sanitaires, pour lutter contre la consommation nocive d’alcool.

Globalement, dans le monde, la consommation d’alcool à risque est en augmentation, en particulier chez les jeunes et chez les femmes, explique ce rapport de l’OCDE, qui affecte à 20% de la population la majeure partie de la consommation d’alcool, suggérant déjà avec ces chiffres, la faisabilité de mieux cibler la prévention. Parmi les comportements à risque, le binge drinking des jeunes, l’expérimentation et la consommation en hausse des femmes et  » des filles « . Parmi les cibles à risque aussi, les personnes à faible niveau d’éducation. Deux vecteurs sont donc suggérés pour cibler les personnes à risque, ce ciblage épidémiologique et, plus directement tous les gros buveurs, par l’intermédiaire des médecins de soins primaires capables de les repérer.

Des disparités sont également soulignées entre les différents pays : Si le niveau baisse légèrement depuis 20 ans, il a particulièrement augmenté en Finlande, en Islande, en Israël, en Norvège, en Pologne, en Suède, dans la Fédération de Russie, au Brésil, ainsi qu’en Inde et en Chine où l’expérimentation se transforme peu à peu en consommation chronique.

Les conséquences de la consommation excessive d’alcool pèsent lourd : L’abus d’alcool est l’une des premières causes de décès et d’invalidité, tuant plus dans le monde que le virus du SIDA, la violence et la tuberculose réunis. Entre 1990 et 2010, l’usage nocif de l’alcool est passé au 5è rang des principales causes de décès et d’invalidité dans le monde. Une tendance préoccupante, associée à des taux plus élevés d’accidents de la circulation et de violence, ainsi qu’à un risque accru de maladies graves et chroniques.

De nombreuses mesures peuvent encore être prises pour lutter contre la consommation excessive d’alcool : Augmentation des taxes et des prix de vente, durcissement de la réglementation sur la vente de boissons alcoolisées, renforcement des contrôles sur ces interdictions dont l’alcool au volant font partie des mesures qui peuvent, quel que soit le pays, contribuer à réduire un peu plus les excès.

En France, le diagnostic est urgent : car la consommation moyenne d’alcool en France est estimée à 11,8 litres d’alcool pur par habitant vs 9,1 litres en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Le diagnostic est plus riche aussi car de nombreuses mesures spécifiques, qui ont déjà fait preuve de leur efficacité, ne sont pas prises par les autorités sanitaires : Comparée aux autres pays de l’OCDE,

Le coût pour la société et pour l’économie d’une consommation excessive d’alcool est massif dans le monde, en particulier dans les pays de l’OCDE. Ce rapport montre clairement que des politiques, de prévention de l’alcoolisme sont rentables à long terme. Un appel aux Autorités sanitaires à prendre enfin les bonnes mesures.

 

Source: Rapport OCDELutter contre l’usage nocif de l’alcool : Politiques économiques et de santé publique

Plus de 50 études surl’Alcool

·   la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles, en particulier pour le vin. Augmenter les taxes sur le prix de l’alcool-comme celui du tabac- est une mesure qui a pourtant fait ses preuves.

·   Si la limite de la concentration d’alcool dans le sang (CAS) autorisée pour les conducteurs est de 0,05 %, en ligne avec la majorité des pays de l’OCDE,la France applique la même limite pour les jeunes conducteurs et certains professionnels : Pourquoi ne pas appliquer des limites plus faibles ?

·   Si la France a adopté des mesures pour limiter la publicité des boissons alcoolisées et réguler les ventes d’alcool sur place et à emporter, en particulier aux mineurs, qu’attend-on pour renforcer les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des interdictions ?