genre: horreur, gore, trash, pornographique (interdit aux - 18 ans)
année: 1997
durée: 1h17
l'histoire : Ce film retrace au plus près le calvaire de Junko Furuta, une étudiante japonaise. Entre novembre 1988 et janvier 1989, elle fut séquestrée et torturée par un groupe de jeunes yakuzas qui lui feront subir des sévices au-delà de l'imaginable avec au bout de la souffrance une mort horrible et inéluctable.
La critique :
Il y a quelques mois, vous aviez été nombreux à réagir à la chronique du film Concrete-Encased High School Girl Murder Case qu'Alice In Oliver avait publié sur son précédent blog, Naveton Cinéma (http://navetoncinema.canalblog.com/). Comment en aurait-il pu être autrement ? L'effroyable histoire de Junko Furuta a de quoi glacer le sang des plus endurcis. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, je les invite à s'en rendre compte par eux-mêmes sur Wikipédia.
Mais je tiens à vous prévenir de l'extrême violence du contenu de l'article. En effet, la liste des tortures qu'a subies cette jeune fille est tellement atroce que le chemin de croix de Jésus-Christ, lui-même, ressemblerait presque en comparaison à un parcours de santé.
Et pourtant, cela s'est passé au XXe siècle et dans un pays soi-disant civilisé. Junko a été battue, violée, suppliciée durant près de 44 très longs jours pour finir coulée dans un bac de ciment. Incroyable histoire... Le fait divers a tellement traumatisé le Japon qu'une chanson a été composée à sa mémoire et que des réalisateurs, par l'intermédiaire de trois films ont tenté d'exorciser cette abomination qui a frappé leur pays. Le premier d'entre eux, Concrete-Encased High School Girl Murder Case (aka School Girl In Ciment), est considéré comme maudit.
De par sa rareté, sa réalisation underground et l'hyper violence de son propos, le film réalisé par Katsuya Matsumura (responsable de la trilogie All Night Long) six ans après le drame, est réputé comme cauchemardesque et par certains côtés, il l'est.
Le deuxième film retraçant ce terrible événement, Concrete (aka Konkurito), réalisé en 2004, est plus accessible mais tout aussi violent que son prédécesseur. Ces deux opus restent les plus connus (enfin, tout est relatif) en ce qui concerne la retranscription cinématographique de cette tragédie. Pourtant, un film encore plus confidentiel s'est attelé aussi à cette affaire. Son nom : Juvenile Crime, réalisé en 1997 par Gunji Kawasaki. Attention, SPOILERS !
Trois adolescents âgés respectivement de 18, 17 et 16 ans se baladent dans un terrain vague de la banlieue de Tokyo. Ils croisent un couple d'amoureux qu'ils agressent aussitôt. Dans les premières minutes du film, on les voit évoluer dans leur milieu familial où ils se montrent extrêmement violents, même envers leurs propres mères. Un soir, lors d'une virée en ville, ils rencontrent une étudiante qui rentre chez elle en vélo.
Ils l'enlèvent et l'emmènent dans la maison des parents de l'un d'entre eux. Séquestrée, elle sera violée des centaines de fois et horriblement torturée pendant 44 jours. Pour ne pas attirer les soupçons sur sa disparition, ils lui feront régulièrement téléphoner à ses parents, lui ordonnant de dire qu'elle était avec un ami, et que tout allait bien. Les parents de l'un des jeunes tortionnaires sont confinés dans le silence par peur des représailles. Les jeunes adolescents peuvent se livrer à leurs exactions en toute impunité. Quelques jours après le jour de l'an 1989, les adolescents criminels se serviront comme prétexte (futile) d'avoir perdu au mah-jong (un jeu traditionnel nippon) pour achever la jeune femme, déjà très affaiblie, à coups de barre de fer avant de l'immoler par le feu.
Pour effacer toute trace de leur meurtre, ils dissimuleront le cadavre dans un bidon qu'ils rempliront de ciment. Le dernier plan du film les montre partir en voiture, hilares, comme si de rien n'était...
Je possède les trois films retraçant cette histoire et je peux vous affirmer que si les deux "Concrete" faisaient preuve d'une relative retenue dans la violence, Juvenile Crime, lui, va très largement plus loin que ses deux congénères dans l'insoutenable retranscription des faits. Le réalisateur ne fait aucunement l'impasse (bien au contraire) sur leurs aspects les plus sordides. Est-ce une référence pour autant ? Pas sûr, vu que l'on parle d'un fait réel absolument monstrueux.
Par respect pour la victime, je ne m'attarderai pas sur la description des actes barbares qui sont pratiqués dans ce film. Encore une fois, je vous renvoie à l'article sur Wikipédia. Pourquoi ? Junko Furuta n'avait rien fait de mal. Pourquoi ce déchaînement de haine envers une jeune femme qui n'avait en aucune façon provoqué ses ravisseurs et qui ne demandait qu'à vivre ? Rien, aucune explication. Juste cette indicible soif de violence, le besoin irrépressible de faire le mal et de voir la terreur dans les yeux de leur victime. Salauds !
Chers bloggers, ce n'est pas l'endroit pour parler de religion, mais s'il existe, j'espère que l'enfer tiendra chaud pour l'éternité cette racaille. D'autant plus que les peines judiciaires prononcées à leur encontre furent honteusement légères au vu de la gravité des faits (huit ans de prison pour la peine la plus lourde !). En 2006, la France avait été également affectée par un fait presque identique avec l'affaire Ilan Halimi, torturé à mort par le tristement célèbre Gang des barbares.
Aussi ignoble qu'elle put être, la cause de sa mort était simple : il était juif. Crime raciste donc, parfaitement condamnable, mais que l'on peut expliquer par l'antisémitisme notoire de ses bourreaux. Dans le cas de Junko Furuta, rien de cela. Elle était au mauvais endroit et au mauvais moment. Le hasard a fait la victime désignée de ces jeunes criminels dégénérés. Aucune précision technique (le site IMDb est plutôt laconique à son sujet), aucune image sur le net, aucun article.
Juvenile Crime est un film ultra underground, quasiment inconnu, même des spécialistes du cinéma asiatique. Il se peut que l'extrême violence de sa réalisation et le douloureux sujet dont il traite, soient les causes principales de la totale opacité qui entoure ce film. S'il est aussi rare, c'est peut-être aussi que Juvenile Crime va loin, effroyablement loin dans l'horreur. Gunji Kawasaki ose ce qu'aucun réalisateur, à ma connaissance, n'avait jamais osé faire : proposer 45 minutes de viol, quasiment sans interruption. Des viols terriblement trash, d'une violence inouïe, qui feraient passer celui de Monica Belucci dans Irréversible, pour un gentil flirt d'adolescents.
Et à ces instants cauchemardesques, viennent s'ajouter aussitôt trente minutes de tortures d'une barbarie sans nom. Epouvantable est le seul mot qui me vienne à l'esprit. Les acteurs totalement impliqués, l'étouffante atmosphère autour de cette histoire et la qualité très douteuse dud dvd-r que j'ai visionné, m'ont donné une très étrange impression de snuff movie, alors qu'il s'agit évidemment d'une reconstitution. Cependant, j'ai rarement ressenti un tel malaise lors d'une projection.
Un film très éprouvant à regarder, mais qui reste nécessaire pour témoigner de l'enfer qu'a vécu cette jeune étudiante japonaise. De par sa brutalité, de par l'acharnement de ses tortionnaires, de par l'ignominie des sévices endurés, l'histoire de Junko Furuta est définitivement insupportable.
Note: ?
Inthemoodforgore