Mercredi dernier, les salarié-es des enseignes de biens culturels étaient dans la rue pour manifester leur opposition au projet de loi Macron.
Des librairies et des disquaires ouverts sur 7 jours sur 7 pour créer de la croissance et des emplois ? Les salarié-e-s ne sont pas dupes :
« L’argument du gouvernement consiste à se réfugier derrière les salariés qui bossent dans les librairies, ils prétendent que ce sont nos emplois qu’ils défendent en libéralisant les ouvertures du dimanche, pointe Rémy Frey, délégué CGT chez Gibert. Aujourd’hui, on est nombreux à dire qu’ils mentent, jamais autant de salariés de Gibert ne sont descendus dans la rue. Nous sommes là pour nous opposer à cette mesure qui, en menaçant notre vie hors du travail, finira en fait par menacer aussi nos emplois. »
Ouvrir le dimanche pour contrer le commerce en ligne ? Un prétexte bidon :
« La direction parle de la concurrence d’Amazon, mais en fait, ce sont les parts de marché des librairies de quartier qu’elle vise, elle ne s’en cache pas devant les élus du personnel, rapporte Boris Lacharme, syndicaliste CGT. En interne, aux salariés, ils font miroiter des possibilités d’augmenter un peu les salaires avec le travail du dimanche, ils parlent de créations d’emplois, mais cela fait des années que les effectifs baissent de 10 % par an ! »
Sauver les petits commerces de biens culturels ? Le Syndicat de la librairie française estime que le travail dominical :
« étalera les achats sur la semaine sans augmenter le chiffre d’affaires global, mais favorisera les grandes enseignes qui pourront mieux supporter le surcoût de cette ouverture supplémentaire. »
Bref, les salarié-e-s et les indépendants du secteur ne sont ni naïfs, ni complices d'une loi qui pourrira leurs conditions de vie et de travail.
Il est dommage que - hormis L'Humanité, les autres quotidiens n'aient pas jugé utile de rendre compte de cette mobilisation... ni d'ailleurs de l'allongement de la durée des stages en entreprise à douze mois pendant une année de césure, contre six mois précédemment. Pas de doute, les "grands" médias nous informent en toute indépendance publicitaire et patronale !