Le vide de nos coeurs de Jasmine Warga

Sortie le 14 mai 2015 Résumé de l'éditeur : chez Hugo Roman, collection New Way À 16 ans, Aysel n'a qu'une obsession : planifier sa propre mort à la perfection. Entre sa mère qui la regarde à peine, ses camarades de lycée qui l'évitent, et son père responsable de l'accident fatal qui a marqué sa petite ville à jamais, pour Aysel la vie est devenue trop lourde à supporter. Seul problème, elle n'est pas sûre d'y arriver seule. C'est alors qu'elle découvre Suicide Partners, un site qui lui permettra de trouver le compagnon idéal. Et c'est FrozenRobot, alias Roman, victime d'une tragédie familiale, sur qui elle jette son dévolu. Aysel et Roman n'ont rien en commun, mais ils commencent à apprivoiser leurs failles. Alors que la date fatidique approche, Aysel va devoir choisir entre son envie de mourir et celle de convaincre Roman qu'il ne devrait pas se sacrifier. Et Roman n'est pas du genre facile à persuader.

L'avis de Tory : 

Aysel Seran a 16 ans et veut mourir. Passionnée de musique classique, elle travaille sur une plate-forme téléphonique et passe son temps sur le site « Smooth Passages » un réseau social  de suicidaires. Elle découvre une nouvelle catégorie, « Partenaires de suicide », qui permet aux personnes de se rencontrer pour se soutenir et ne pas se suicider seuls.

Elle trouve l'annonce d'un certain FrozenRobot qui habite tout près de chez elle et pense que c'est un signe du destin. De peur de se dégonfler, elle décide de rencontrer le jeune homme. Ils vont se soutenir, se raconter leurs histoires respectives, et de là va se créer une amitié étonnante.

Je dois admettre qu’il m'a été au départ difficile de m'attacher à ces deux ados qui veulent mettre fin à leurs jours. L'histoire est longue à se mettre en place, il faut au moins attendre les cents premières pages pour qu'il se passe quelque chose et qu'on en apprenne plus sur nos deux protagonistes. Malgré cela, ce livre m'a intriguée de part son sujet, le suicide, mais également par ses personnages qui sont des anti-héros. Car quand on a 16/17 ans, qu'est ce qui peut nous pousser, alors qu’on a peu d’expérience de la vie à ne pas vouloir se battre pour vivre et vouloir mettre fin à sa vie et gâcher celle de son entourage ?

L’amitié de Roman alias FrozenRobot et d’Aysel se développe très rapidement : ils sont sur la même longueur d’onde, se comprennent, se soutiennent et c'est ça qui fait la force du livre. C'est cet échange entre ces deux personnages qui ne se connaissent quasiment pas, mais qui partagent ce qu'ils ont sur leur cœur qui nous permet -  bizarrement - de s'attacher à eux.

Les deux adolescents ne se sont jamais sentis à leur place nulle part, ils sont impatients de mourir. Dans cette épreuve il est préférable de se soutenir l'un l'autre pour qu'aucun des deux ne se dégonfle au moment de sauter le pas. Mais sans s'y attendre, cette amitié va surpasser l'envie de se tuer.  Ils vont se rendre compte qu'ils ne sont plus seuls et qu'ils peuvent se sauver l'un l'autre. Ils vont apprendre que parfois il faut savoir être plus fort que sa tristesse.

On se met alors à soutenir nous aussi nos deux « héros » et on espère qu'ils ne sauteront pas le pas. On comprend mieux leur mal-être et le chagrin qui les ronge littéralement de l'intérieur. C'est touchant, dérangeant mais avant tout le livre met en avant un mot : l'espoir.