[Critique] Carol

Publié le 16 mai 2015 par Linfotoutcourt

Nous voilà enfin en cette 68ème édition cannoise face à un film au souffle romanesque et à la sensualité vraie, oeuvre qui mériterait bien une place au sein du tant attendu palmarès cannois. Dominé par la sensibilité et la maitrise faussement académique de Todd Haynes, Carol est un testament amoureux dont on ressort mouchoir en main.

Pourtant, on craint lors d'une première partie tout en retenue que le cinéaste ne parvienne jamais à excéder sa minutieuse reconstitution d'époque (années 50 et cheveux gominés) et son postulat narratif d'actualité (deux femmes s'aiment en secret). Toutes ces craintes chavirent lors d'une séquence à la fois charnelle et justifiée qui amènent Carol en plein mélodrame poignant.

Dès lors, on vibre au rythme fragilisé de deux interprètes au sommet de leur art. L'effet de miroir conçut par le récit permet à chacune d'elle d'imposer une griffe subtilement différente de l'image qu'on leur apprête. Rajoutez à cela une musique envahissante mais lyrique signée Carter Burwell et vous obtenez un drama d'une qualité et d'une finition supérieure aux autres.

Carol n'a pas encore de date de sortie en France, alors qu'il concourt en sélection officielle à Cannes.