De jour en jour, la presse se retire du net, pour réserver ses articles à ses abonnés, s’ils existent vraiment d’ailleurs. Il est patent qu’il n’existe aucun modèle économique viable sur le net, et que l’utilisateur, qui a déjà investi fortement dans le matériel et les abonnements s’attend à ce que le contenu, lui au moins, soit accessible sans contraintes. Dès lors il ne faut pas s’imaginer que le pouvoir d’achat est extensible à l’infini pour permettre aux internautes d’accéder à de tels services.
Comme nous ne regardons déjà plus la télévision, n’achetons plus de journaux, nous ne disposons d’ailleurs plus du temps pour le faire, que va-t-il rester sur le net, et de quelle information nous nourrirons-nous ?
Peut-être des journaux qui ne fermeront pas leur accès, préférant continuer d’exister quelque part, plutôt que de vivre des subsides publicitaires et des subventions de l’Etat, et afficher des chiffres de vente très faibles. Peut-être aussi une participation moins institutionnelle, composée des blogs, des créations sur youtube, et d’autres créations relevant du « règne de l’amateur ».
Il est possible que le net sature, youtube trouvera ses limites, je ne sais pas si tout ce qui est produit est rentable, mais on verra peut-être encore se développer des participations non rémunérées, gratuites, des créations personnelles, comme ces premiers commentaires aux articles de journaux, qui, avant l’apparition des trolls, semblaient écrits de manière plus fraiche et sans langue de bois, que celle des journalistes attitrés. L’avenir est au travail de l’amateur, si décrié, mais en quoi sera-t-il vraiment différent, dans la mesure où il détient une capacité d’expertise comme on dit, sur certains sujets. De plus, une bonne partie des articles de presse est sous influence, ce à quoi pourrait échapper en partie le blogueur, cet amateur libre et méprisé.
A moins que cet espace ne soit occupé que par les productions « de distraction », de sites hautement commerciaux, dont les productions seront diffusées de manière virale, occupant tout l’espace disponible. Je m’en rends compte sur facebook, notamment, où c’est ce qui est le moins créatif, le plus insignifiant qui est plébiscité, comme si les gens avaient peur des choses importantes en fait. La video de chats, par son omniprésence, surprendra de futurs archéologues du net, un peu à l’instar des gravures égyptiennes, où certains animaux revenaient constamment.