[Critique] Mad Max – Fury Road

Près de 30 ans après le troisième film, le réalisateur australien George Miller reprend la franchise Mad Max, dans un nouvel opus intitulé Fury Road. Pour l’occasion, Mel Gibson laisse sa place à Tom Hardy dans la peau du célèbre héros. Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d’un véhicule militaire piloté par l’Imperator Furiosa (Charlize Theron). Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe, qui s’est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer impitoyablement les rebelles…

La trilogie des années 80 ne m’ayant pas forcément laissé un souvenir mémorable, c’est avec un enthousiasme modéré que je me suis rendu hier au cinéma pour découvrir la dernière réalisation de George Miller. Et bon sang ce que la claque fut grosse !

Le film est extraordinaire, et c’est d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un blockbuster. Effectivement, à force de se coltiner, à longueur d’année, des sagas moyennes (voire carrément mauvaises parfois) sans âme ni intérêt, j’avais quelque peu oublié qu’un blockbuster pouvait encore surprendre, convaincre et impressionner. Mad Max – Fury Road fait tout ça, et bien plus encore ! De la première à la dernière minute, le spectacle offert est tout simplement hallucinant et atteint un niveau assez exceptionnel. A tel point qu’il est d’ailleurs particulièrement difficile, après coup, de mettre en avant une séquence plutôt qu’une autre tant le film se révèle riche sur le plan formel. L’action est omniprésente et, combinée à une BO aussi folle que les protagonistes, nous prend à la gorge dès l’introduction. Il faut d’ailleurs quasiment attendre la moitié du film pour voir le rythme retombé légèrement. Du coup, les 2 heures passent à une vitesse dingue et les rares moments d’accalmie du récit sont mis à profit pour développer les personnages et l’intrigue. Une intrigue plutôt simple sur le papier mais qui possède néanmoins une belle profondeur. Sans s’embarrasser de dialogues superflus, le scénario en dit effectivement long sur l’univers et les gens qui le peuplent.

Malgré tout, aussi intéressant soit le fond, l’atout majeur du long-métrage demeure tout de même son visuel absolument époustouflant. La photographie de John Seale est magnifique et confère à l’image une beauté saisissante. Une beauté amplifiée par la qualité immense des effets spéciaux, tellement efficaces que le rendu final s’avère tout bonnement sans faille. Et que dire de la mise en scène somptueuse de Miller si ce n’est que chaque plan semble empreint d’une ingéniosité à toute épreuve. Au vu du scénario, l’action aurait très vite pu paraître répétitive sur la durée, mais la réalisation est tellement fluide et maîtrisée qu’il n’en est finalement rien. Les courses-poursuites sont haletantes et ne nous laissent pas une minute de répit. Enfin, le film peut également s’appuyer sur un casting sensationnel. En particulier Charlize Theron, magistrale, qui vole presque la vedette à Tom Hardy tant elle marque les scènes de sa présence. L’aura qui accompagne son personnage est assez fantastique. Ce dernier n’a toutefois pas grand-chose à lui envier. Toujours aussi charismatique, il parvient en effet, avec beaucoup de retenue, à faire passer énormément d’émotion. Pour finir, même s’il est évidemment plus en retrait, Nicholas Hoult livre, lui aussi, une prestation convaincante dans un rôle pour le moins singulier.

Pour toutes ces raisons, Mad Max – Fury Road s’impose donc comme un blockbuster unique en son genre, aussi impressionnant que divertissant. Porté par un visuel sublime et un duo d’acteurs détonnant, le film offre un spectacle incroyable pendant près de 2 heures. Le genre de spectacle qu’on ne voit assurément pas tous les jours dans une salle de cinéma. Courez-y, le plaisir est immense !