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"Odyssées africaines" - Esinam Dogbatse & Jupiter Diop et Lamp Fall Sarafina au Brass - Forest, le 13 mai 2015

Publié le 13 mai 2015 par Concerts-Review

"Odyssées africaines" - Esinam Dogbatse & Jupiter Diop et Lamp Fall Sarafina au Brass - Forest, le 13 mai 2015

Charles Eloy.

Un kilomètre à pied, ça use les souliers. Vous connaissez la chanson ? " Brass ", le centre culturel de Forest, logé dans les bâtiments des anciennes brasseries Wielemans, situé à 20 minutes à pied de la gare du Midi propose dans le cadre du cycle " Odyssées africaines " un voyage artistique au cœur de la création du Sud-Ouest Africain. Un voyage qui a débuté le 2 avril et qui se termine le 17 mai avec de multiples activités au programme.

La soirée du 13 mai, à la veille de la fête de l'Ascension, débute avec

Esinam Dogbatse, une jeune musicienne autodidacte et multi-instrumentiste très sollicitée par son jeu de flûte traversière d'une qualité et une sensibilité rares et ses percussions. Nous la retrouvons dans des projets comme : Marockin' Brass, Sysmo, Diab Quintet, Azalaï Project ou invitée chez Anne Wolf Trio, Andrew Ashong. Esinam nous présente son projet solo et s'installe devant les claviers, loop station , les micros et autres matériels de scène.

Après une intro, nous la découvrons avec ses talents de " femme-orchestre " dans la composition " MZP ". Elle construit la composition avec deux nappes de flûte traversière, suivi de percussions qu'elle joue également. Brièvement , elle s'agenouille au-devant de la scène et je remarque son collier rouge et un plus fin de couleur bleue en contraste avec son habillement sobre (pantalon noir, robe grise). Elle retourne derrière son clavier et loop-station pour nous jouer et enclencher des grosses basses synthétiques et reprendre un solo de flûte traversière.

" Kalimba soul " : Esinam nous élève vers une sphère de transe pour un état altéré de l'esprit sur le tempo lent de la composition et nous renvoie vers les coutumes ancestrales qui ont perduré dans les cultes africains. Un cercle de petites lumières entourent la partie de la scène où sont regroupés ses instruments. Elle continue avec un jeu de pandeiro, qui offre une grande variété de sonorités. Nous écoutons de simples rythmes binaires avec divers types de frappe pour terminer avec ceux plus complexes avec des temps différents et une maîtrise des micro rythmes. Le public accompagne en frappant des mains. Le concert d'Esinam est essentiellement instrumental. Je découvre étonnamment une voix satinée durant de courts accompagnements vocaux qui envoûte l'audience.

Esiman termine avec le morceau " Afro ". Née à Bruxelles et ayant souvent voyagé entre la Belgique et Accra capitale du Ghana, ses racines ghanéennes se retrouvent également dans cette composition avec des apports de divers styles musicaux et culturels. Certes, d'autres artistes se sont essayés à ce genre d'exercice en solo, durant lequel ils sont plus occupés à bidouiller leurs instruments devenant un pénible exercice technique . Une différence frappante, Esiman réussit à allier la créativité et un contact chaleureux avec le public.

Lamp Fall Sarafina, un collectif originaire du Sénégal, évoluant à Bruxelles, mêlant l'African blues, le reggae et les chants Baye Fall (musique traditionnelle sénégalaise et voie mystique issue du Coran) anime la seconde partie de la soirée. Le concert commence vers vingt-trois heures. En conséquent, j'y participe à une partie afin de respecter, dans la mesure du possible, ma permission de sortie jusqu'à minuit.

Nous écoutons des paroles en français, en anglais et en wolof (la langue la plus parlée au Sénégal) inspirées également par la confrérie des Mourides, la deuxième après les Tidjanes au Sénégal. La confrérie , née sous le régime colonial pour la défense de opprimés, joue un rôle économique et politique dans le Sénégal actuel. Les messages d'ouverture et générosité aux résonances sacrées de Jupiter Diop, le chanteur de Lamp Fall Sarafina se retrouvent également dans les valeurs spirituelles des confréries de nature soufie, mystique et pacifique.

Jupiter Diop a une voix puissante, doublée d' une présence scénique, secondée par des sonorités occidentales, sénégalaises et du reggae de l'Amérique centrale. " Bamba " : les paroles nous décrivent les différentes étapes pour aspirer à l'acquisition de connaissances. " On my way ", comme le plupart des compositions, la chanson est teintée de reggae.

Partie de la setlist : Amini, Hors des palais, On my way, lah ilah ilah ilalah, Bamba


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