Safe House / Mini-series. 4 épisodes.
BILAN
Safe House n’est pas le thriller le plus original du monde et pourtant, c’est une série élégante, maîtrisée avec un solide casting qui délivre tout un tas de jolies scènes à la fois dramatiquement réussies et qui maîtrisent le côté thriller-esque de façon assez intelligente. Avec un premier épisode très sombre, mettant en scène un Christopher Eccleston taciturne, morne qui tente de vivre sa vie de père de famille comme n’importe quel père de famille se retrouve plongé au coeur d’une sale histoire qui va l’embarquer dans un thriller plutôt solide dans son ensemble. Dès le second épisode, on comprend que Safe House n’est pas une série policière comme les autres et je pense que les scénaristes savent particulièrement que toutes les séries un poil thriller-esque ne peuvent pas être toujours autant de policiers. Christopher Eccleston n’est pas forcément le rayon de soleil que l’on aurait probablement pu attendre de la part d’une série avec l’acteur à sa tête mais peu importe, c’est suffisamment décent pour arriver au bout de la série sans trop de problèmes. Rapidement, Safe House sait installer ses surprises et nous offrir de jolis moments dramatiques mais ce n’est pas tout pour faire une bonne mini-série de ce genre là. Le but de celle-ci n’est pas tant son côté thriller, mais plutôt le drama familial que cela peut cacher. Sauf que malheureusement, ce n’est apparemment pas ce qu’il y a de plus important pour les scénaristes de cette min-série.
Un couple décide de transformer leur maison d'hôte en safe house.
Cela peut apparaître comme bête mais j’aurais apprécié que le personnage de Robert soit un peu mieux développé au fil des épisodes. La grande question de Safe House était de savoir pourquoi Robert avait quitté les forces de l’ordre afin d’ouvrir un B&B. Cela ressemble presque à une histoire qui aurait pu servir un épisode de Taken mais ce n’est pas forcément le cas. Le personnage de Robert est compliqué à cerner mais la série n’en fait pas grand chose de ce point de vue là. L’aspect dramatique passe donc derrière les éléments du thriller et les questions que l’on se pose sur la personnalité du personnage. Certes, il y a petit à petit des révélations qui sont faites et qui apportent beaucoup au récit, mais ce n’est pas suffisant. Notamment dans le dernier épisode où l’on a plus l’impression d’enchaîner les moments d’action que des surprises dramatiques. Mais c’est un véritable problème qu’il y a dans cette série dès le départ. Le but d’une série de ce genre là, qui se déroule sur seulement 4 épisodes, c’est de faire monter petit à petit la pression sauf que l’on n’a pas forcément cette impression à chaque nouvel épisode qui passe. La tension ne s’installe pas forcément de la meilleure façon qu’il soit et je trouve ça un peu dommage.
Michael Crompton a une approche intéressante à la base de Safe House mais il n’en fait peut-être pas la meilleure exploitation qu’il soit. Safe House est donc une série assez intéressante qui n’aura pas forcément eu l’occasion de démontrer tout ce dont elle était capable. Je n’ai pas besoin ou envie d’en voir plus (car l’on sait qu’une mini-série chez les britanniques, cela peut être renouvelé, même une mini-série de 4 épisodes). Ce que la série a utilisé pour se construire au fil des épisodes n’était pas mauvais. Au contraire c’était plus que prometteur mais rapidement la série n’a pas su aller au delà du premier épisode et de ses prémices mystérieuses et intéressantes. On a donc l’impression que rapidement Safe House n’est qu’un écran de fumée. Sans compter que tout ce que la série tente de développer n’est pas lié de la meilleure façon qu’il soit (notamment au meurtre de Susan Reynolds). On a donc l’impression que l’on enchaîne les trucs en les empilants les unes que les autres sans jamais chercher à nous surprendre plus qu’il ne faut. J’en attendais probablement trop de la part de cette série dès que le premier épisode a débuté. Il reste au moins une mise en scène soignée qui permet d’arriver au bout sans trop de problèmes.
Note : 4.5/10. En bref, avec des prémices intéressantes, la série tombe rapidement dans ce qu’elle n’aurait jamais du être.