vernissage jeudi 21 mai de 18h à 20h30 en présence de l'artiste
En 1990, Pierre Restany concluait la présentation de l'exposition de Yamada à la galerie Claude Samuel en " rendant justice à l'extrême cohérence d'une sensibilité qui est cosmique parce qu'elle se veut rigoureusement élémentaire ". Vingt cinq ans après, son propos reste toujours d'actualité tant l'itinéraire emprunté par Yamada a su conserver sa cohérence et sa pertinence, alors que durant toute cette période sa production s'est enrichie de l'apport de nombreuses particules élémentaires : " tuyau, bois, fer, tissus, plexiglas, goudron, résine, papier, plomb, bronze, béton armé, peau céramique, verre... " (Robert Bonaccorsi), qu'il réussit, chaque fois, à combiner et à métamorphoser pour nous offrir à voir des œuvres pleines de sens.
Il y a plusieurs manières de rendre compte d'un tel itinéraire et d'une telle production. J'en retiendrai ici deux.
La première, à consonance plus idéologique, nous renvoie à l'idée de postmodernité dans ce qu'elle permet de rendre compte des transformations qui affectent non seulement le monde de l'art à la manière dont l'a relatée Jean-François Lyotard mais la soc
Le chemin emprunté par Yamada pour parvenir à ce travail d'agencement confirme qu'entre le sujet et l'objet il n'y a plus seulement relation, il y a une " inclusion réciproque " (Edgar Morin) : L'homme n'est pas seulement en relation avec l'écosystème ; il fait partie de l'écosystème, de la biosphère comme en témoigne la belle photo qui présente un Yamada prisonnier complice d'une nature qui l'envahit en en épousant les formes pour mieux en entendre les bruits, de ce cosmos qu'habitent ses personnages et ses êtres hybrides tout droit sortis de l'imaginaire de l'artiste : " Parfois, les choses abandonnées me parlent. Ces choses deviennent matériaux de ma sculpture et rencontrent les personnes qui demeurent dans mon corps " (Yamada) ; un cosmos dans lequel Yamada trouve son inspiration et dans lequel ces personnages se meuvent à leur manière, en quête eux aussi de leur liberté et de leur autonomie : " un jour viendra-t-il où ils vivront dans le paysage sans moi ?".
Ce chemin de la postmodernité n'est pas totalement étranger à celui qu'empruntait, quelques 450 années plus tôt, Blaise Pascal lorsque dans les " Pensées posthumes " il discourait sur le sens de la vie, avec ou sans dieu, cherchant un sens à l'existence des hommes entre l'infiniment petit et l'infiniment grand et qui n'a rien trouvé de mieux à nous proposer qu'une représentation de la réalité au-delà du perceptible : " Je lui veux peindre non seulement l'univers visible, mais l'immensité qu'on peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce raccourci d'atome. Qu'il y voie une infinité d'univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible ". Lire la suite..
Galerie anne-marie et roland pallade, 35, rue Burdeau 69001 Lyon Tél.: +33 (0)9 50 45 85 75