Ca fait trois ans que je t’attends.
Je t’ai apporté des bonbons, Madeleine, je t’attends. On ira manger des frites, on prendra le tram 33, tu verras ça sera bien.
Mais comme dans la chanson, tu n’est pas venue, les fleurs, comme les bonbons ont finis par être périmées. Aujourd’hui j’aurai préféré ne pas te connaître, j’aurai préféré te détester de manière idiote et prétentieuse.
Mais je t’ai touchée du doigt. Et avant ça, je t’ai vu dans les yeux de mes amies, de ma soeur, de mon frère.
Alors Madeleine, aujourd’hui tu t’es de nouveau enfuie. Pour la seconde fois. Je m’occupe pour essayer de ne pas y penser, de sortir de ce château de solitude dans lequel chacun de tes fuites me ramène.
Madeleine, au bout de trois ans, je me dis que notre histoire n’est peut-être pas faite pour se réaliser. Que peut-être tu préfères des gamines de 16 ans à l’utérus tout neuf et la libido exacerbée.
Madeleine, aujourd’hui c’est le chemin des hormones qui m’attends.
Petite fille, je n’imaginais pas que notre rencontre se ferait peut-être dans une éprouvette.
Madeleine, mets-y du tien, trouve le chemin, je t’attends.