Il ne s’agit pas d’une simple poignée de mains, mais presque. Un simple test permettant de mesurer la force de préhension pourrait prédire le risque de maladie cardiaque, suggère cette étude collaborative, menée auprès de plus de 140.000 personnes dans 17 pays différents. L’hypothèse de base ? La force musculaire est affectée par la santé cardiovasculaire, mesurer simplement la force musculaire permet donc d’évaluer le risque cardiaque. Conclusions et preuves d’efficacité à découvrir dans le Lancet.
Les chercheurs issus de 23 universités ou hôpitaux de 17 pays différents ont voulu vérifier la corrélation force musculaire et santé cardiovasculaire. L’étude confirme: la force musculaire, mesurée par la force de préhension, peut prédire le risque de maladies ou d’événements cardiaques, quel que soit le pays, le groupe socioprofessionnel ou le revenu. L’étude a suivi, durant 4 ans, 142.861 participants de la cohorte PURE (Prospective Urban-Rural Epidemiology), a testé leur force de préhension et pris en compte d’autres facteurs comme le poids, la taille, l’âge, l’alimentation, les niveaux d’activité, l’éducation, le niveau d’étude et l’état de santé.
· 3.379 participants (2%) sont décédés pendant l’étude. L’analyse révèle que,
· le risque de décès (à 4 ans) est plus élevé pour les personnes ayant une préhension plus faible, un risque de décès majoritairement lié à l’incidence des crises cardiaques ou de l’AVC.
· En moyenne, une réduction de 5 kg dans la force de préhension est associée à une augmentation de 16% du risque de décès (HR : 1,16).
· La force de préhension seule est plus fortement associée au risque de décès cardiaque (crise cardiaque ou AVC).
Le test de préhension se révèle même plus efficace à prédire le décès toutes causes confondues que la mesure de la pression artérielle systolique. Ceci dit, la pression artérielle reste tout de même un meilleur prédicteur de crise cardiaque ou d’AVC. Néanmoins, cette grande étude révèle un test simple et rapide, de toute première intention, pour évaluer le risque cardiovasculaire. Si ce test n’est pas prêt de remplacer les protocoles standards de diagnostics cardiovasculaires, via l’électrocardiogramme (ECG) et la coronarographie, il apparaît, avec ces données, très prometteur pour les régions du monde où l’accès au diagnostic est limité.
L’étude ne propose pas de protocole pour les personnes à faible force musculaire.
Source: The Lancet May 13 2015 DOI:10.1016/S0140-6736(14)62000-6 Prognostic value of grip strength: findings from the Prospective Urban Rural Epidemiology (PURE) study
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