The Red Road // Saison 2. 6 épisodes.
BILAN
La première saison de The Red Road était assez médiocre dans son ensemble alors que la série a eu énormément de mal à démontrer toute l’étendue de son potentiel. Cependant, l’issue de la première saison ne demandait pas forcément de suite, une suite que Sundance TV s’est empressée de commander (alors que The Red Road récolte des audiences un peu plus importante que Rectify, dont j’attends avec impatience la saison 3 très prochainement). La série racontait alors dans sa première saison l’histoire du flic Harold Jensen, pris entre une affaire complexe et ses petites histoires de famille. C’était une série sur les enjeux d’être policier et d’avoir une famille à protéger (à la fois de ce qui se passe dehors mais aussi de ses propres actions). Martin Henderson n’est pas le meilleur acteur au monde mais il avait réussi à rester assez correct au fil des épisodes. Il continue de l’être même si j’ai souvent l’impression qu’il n’a qu’une façon de jouer tous ses rôles. On retrouve dans cette saison 2 le personnage incarné par Jason Momoa, qui était en quelque sorte le rival de Martin Henderson lors de la première saison. Avec énormément de séries policières à la télévision actuellement, il est difficile de se différentier et pourtant, The Red Road reste au dessus d’une bonne partie du lot.
La série s’est même améliorée cette année, donnant de la perspective à son univers, développant un peu mieux les personnages, etc. La série se permet alors d’introduire des tensions diverses au fil des épisodes, comme on avait déjà pu le voir lors de la première saison mais c’est peut-être encore plus marqué dans cette saison. Les tensions raciales (entre « visages pâles » et amérindiens) ou les problèmes d’une société qui n’est pas toujours rose (The Red Road ne veut pas parler de rêve américain mais de tout le contraire, de son enfer et du problème de vivre une vie décente). La relation entre Harold et Kopus a beaucoup évolué cette année, bien plus que lors de la première saison. Je serais d’ailleurs assez content de voir une saison 3 de cette série rien que pour ces deux personnages qui ont une vraie alchimie instantanée. Tout de suite on sait que l’on vient pour eux, pour la dynamique qui s’est installée au fil des épisodes (et surtout cette année). L’autre surprise de cette série reste Julianne Nicholson qui sous les traits de la femme d’Harold est au bord du gouffre émotionnel même si elle tente aussi de se convaincre du contraire.
Cependant, on ne peut pas dire non plus que The Red Road soit la meilleure série actuellement diffusée. Le season finale par exemple manque cruellement d’enjeux à mon goût. Il donne la part belle à de nombreuses scènes de dialogues, plus ou moins courtes. Certaines sont intéressantes, donnent les clés pour une saison 3, et d’autres ne servent pas à grand chose. L’erreur faite dans cette saison est peut-être de ne pas avoir étendu certaines intrigues jusqu’au bout, quitte peut-être à les résoudre de façon un peu trop rapide dans ce dernier épisode. Mais en tout cas, cela n’aurait pas été de refus. Les histoires de la famille Jensen sont elles aussi toutes plus efficaces les unes que les autres et ce que j’apprécie le plus c’est justement que ces personnages aient une vision complètement différente de celle que j’avais imaginé au départ. La saison précédente avait lancé quelques idées mais ce qui fait le renouveau cette année, c’est que les plaies ouvertes l’an dernier, que l’on pensait en partie refermées, ne le sont pas vraiment. La série n’oublie pas non plus les dangers pour la famille de Kopus. Tout ce qui va se dérouler dans les bois dans les 3 derniers épisodes (oui, les bois sont importants dans The Red Road et donnent parfois même l’impression que la série stagne alors que pas du tout, en tout cas pas pour tous les personnages).
La série manque toujours d’un poil plus d’émotions afin de s’attacher un peu mieux aux personnages. Jason Momoa par exemple a une tête de gros dur à cuire qui n’est pas forcément ce que l’on peut attendre d’un personnage touchant et il y a tout un tas de choses de ce genre là. Mais bon, malgré toutes les erreurs faites cette année au travers de The Red Road, la série a su se renouveler et ne pas se contenter de ce qu’elle a pu faire dans la première saison. Il y a de nouvelles perspectives pour une saison 3 car l’histoire n’est pas terminée, seulement un chapitre s’est achevé. Aaron Guzikowski, le créateur de la série, a une vision bien propre de ce qu’il fait (notamment avec le peu de dialogues, le beaucoup de contemplatif). C’est un choix narratif très ambitieux qui ne réussi pas à toutes les séries. C’était quelque chose que j’avais vu d’un peu raté dans la première saison et quelque chose que j’ai peut-être un peu plus apprécié dans cette saison 2.
Note : 6/10. En bref, une saison 2 mieux maîtrisée que la première avec des relations mieux définies et des personnages mieux utilisés.