- qu’un jour férié n'est pas obligatoirement chômé, les lois de chaque pays ou les conventions collectives des entreprises précisant les modalités et dispositions à appliquer, mais il n’est pas nécessairement travaillé non plus. Ah, le travail ! Le travail, c’est la santé, disait la chanson de Salvador, qu’il fredonnait en 1965. Beaucoup en ont retenu le titre. Rien faire, c’est la conserver, disait le refrain. Les prisonniers du boulot, ne font pas de vieux os, précisait-il encore. En effet, en effet, en effet, le burn-out, terme apparu en 1969, qu’on appelle aussi épuisement professionnel, se caractérise par un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. Il faudrait alors suivre les conseils de la chanson, mais trouver monnaie ailleurs, sauf à avoir thésaurisé pour se reposer. Une autre solution serait de trouver un autre travail avec même rémunération, un travail moins chronophage. Mais, là, c’est le bore-out qui pourrait guetter. Il toucherait 10% et 30% des actifs en France. Le bore-out, décrit en 2007, concerne les travailleurs épuisés de ne rien faire, ou affectés à des tâches inintéressantes. Il a des conséquences similaires à son cousin burn-out : fatigue importante, perte de l'estime de soi, cas de dépressions graves et risques de maladies cardio-vasculaires. Pour paraphraser Pierre Dac, les concernés, qui ne sont pas forcément des imbéciles en état de siège, tenteront de ne pas se laisser encercler.
- qu’en parlant d’ennui, certains pourraient évoquer la platitude des programmes de certaines chaînes de télévision. D’autres pourraient leur rétorquer qu’il suffit de ne pas les regarder. D’autres encore affirmeraient qu’il faut absolument les préserver, car ça les aide à s’endormir. Et là, ouille. Ouille pour ces derniers. Aïe, si vous voulez, mais outch quand même. S’endormir devant la télé pourrait contribuer à la dépression. S’endormir dans le canapé est source de douleurs cervicales et lombaires, on le savait, ou on aurait pu le pressentir seul, et le sentir en le testant. Mais, dans son lit, ce n’est pas mieux. Cela réduit les chances de passer une nuit sereine et de bénéficier d’un sommeil réparateur. De plus, l’exposition à la lumière d’écrans, juste avant le sommeil, affecte le rythme veille/sommeil en modifiant la sécrétion de mélatonine qui est un régulateur des rythmes de dodo. Et mauvais sommeil rime avec vilaines conséquences. En revanche, aucune étude connue ne révèle un risque dans le comptage des moutons. Pour paraphraser Pierre Dac, les concernés, qui ne sont pas forcément des imbéciles en état de siège, tenteront de ne pas se laisser encercler.
- que les deux pains les plus vendus en boulangerie sont la baguette et la tradition. La tradition serait cependant meilleure pour la santé. Mais elle est plus chère. Alors, si on doit choisir son camp, son pain, si on doit sortir plus de pièces, si on doit alléger un peu plus son porte-monnaie, quel est l’argument choc, quels sont les arguments qui pourraient nous convaincre ? La différence, ce sont les additifs, comme le gluten ou l’acide ascorbique. Dans la baguette classique, les normes européennes autorisent jusqu’à 150 produits : gélifiants, colorants, conservateurs. Et pour la tradition ? Aucun ! Mais la grande question est la suivante : les gélifiants, colorants, conservateurs nous aident-ils à avoir des articulations plus souples, une belle mine et un teint préservé ? Leur absence nuit-elle gravement à la santé ? Sortir quelques centimes de plus chaque jour chez son boulanger conduit-il à chercher un travail épuisant, trouble-t-il le sommeil et mène-t-il à la dépression ? Pour paraphraser Pierre Dac, les concernés, qui ne sont pas forcément des imbéciles en état de siège, tenteront de ne pas se laisser encercler.
Magazine Humeur
jeudi 14 mai 2015