Les personnes rencontrant des problèmes d'addiction aux paris en ligne seraient réceptifs aux retours objectifs émis par un ordinateur concernant l'ampleur de leur comportement addictif.
Les impacts de l' excès de participation aux paris en ligne (sportifs, hippiques et pokers) sont multiples. En plus des problèmes financiers est notamment décrié l'isolement social qui peut en découler.
Alors, une des solutions pour remédier à ces formes d'addiction résiderait peut-être dans le célèbre adage " combattre le mal par le mal ". Et si c'était la même machine de qui naît l'addiction qui nous disait stop ? C'est ce que des chercheurs de l'université du Missouri ont prouvé dans une étude à paraître au Journal of Consulting and Clinical Psychology.
Quand des joueurs en ligne étaient exposés à des feedback personnalisés de la part de leur ordinateur, en répondant à un questionnaire sur leurs habitudes de jeu notamment, ils étaient plus aptes à maîtriser leurs problèmes d'addictions aux jeux en ligne.
Dans le communiqué de presse, Matt Martens, un des auteurs de l'étude à paraître rappelle que le but ici qu'avec cette étude " ils ne souhaitent pas remplacer le travail des conseillers qui opèrent en face à face. C'est un outil supplémentaire qui pourrait être utiles pour les joueurs qui ne vont pas rechercher à avoir recours à des services de conseil personnel, pour les conseillers qui cherchent des outils pour enrichir ce qu'ils offrent déjà, ou pour les centres de bien-être dans les universités qui souhaitent atténuer les comportements à risque avant que cela n'empire ".
Aux États-Unis, ils seraient 1,6 million d'étudiants à l'université à avoir des problèmes avec l'addiction aux paris en ligne et nombre d'entre eux éprouvent des difficultés à évaluer l'ampleur de l'emprise sous laquelle ils se trouvent.
Difficile d'avoir un regard clair sur sa propre situation, difficile aussi d'aller demander de l'aide quand on n'a pas l'impression d'être dans l'excès.
En France, le fameux fichier des " interdits du jeu " détenu par le Ministère de l'Intérieur renfermerait quelque 33 000 noms. Sans aller jusque là, l' Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) exposait des chiffres plus qu'interpellants. La moitié des sommes enregistrées par les opérateurs, en matière de paris sportifs et poker en ligne, seraient misée par 1 % des joueurs seulement, soit 25 000 personnes. Ce qui poussait Jean-François Vilotte, président de l'Arjel à commenter à l 'époque : " il faut éviter que ces joueurs atypiques ne deviennent des joueurs problématiques ".
D'ailleurs, l'Arjel avait proposé dans la foulée 33 mesures pour se prévenir du jeu dit " excessif ou pathologique " comme la limitation du nombre de publicités pour les jeux en ligne lors de la retransmission TV de rencontres sportives.