Loin de l'agitation provoquée par l'Apple Watch, Arkéa Assistance a commencé à déployer, il y a plusieurs mois, une solution de secours d'urgence basée sur une montre connectée dédiée. Depuis quelques jours, une nouvelle fonction de visiophonie vient enrichir ses capacités, lui offrant ainsi une dimension d'interactivité inédite.
Partie intégrante de l'offre de téléssistance mobile de la filiale de Crédit Mutuel Arkéa, l'objet a vocation à être le compagnon de sécurité permanent des personnes âgées et isolées. Afin de remplir ce rôle, la montre est entièrement autonome : équipée d'un GPS et d'un module GSM, elle ne nécessite pas, comme la plupart de ses « concurrentes », d'être reliée à un smartphone pour être opérationnelle. L'utilisateur qui la porte peut ainsi être assuré d'avoir toujours quelqu'un à portée de poignet en cas d'accident.
À tout moment, une simple pression sur le bouton de la montre déclenche une alerte, transmettant simultanément à la compagnie la position géographique de l'abonné. Dans les instants qui suivent, un opérateur rappelle ce dernier, en visiophonie (sous réserve de couverture réseau), établit un diagnostic de la situation – aidé en cela par la caméra intégrée à la montre, qui lui permet de mieux évaluer les besoins de la personne en difficulté – et prodigue ses conseils ou procède, le cas échéant, à l'envoi des secours.
Selon Yvon Le Bihan, directeur général d'Arkéa Assistance, une conversation en vidéo constitue un excellent outil de réassurance du demandeur, particulièrement importante lorsqu'il s'agit de faire face à l'angoisse d'un accident ou d'un malaise. A contrario, on peut tout de même s'interroger sur la valeur d'une telle option sur un écran minuscule, notamment eu égard à la population cible, plutôt âgée, donc à l'acuité visuelle potentiellement diminuée et, de surcroît, susceptible d'être, sinon totalement réfractaire, du moins intimidée par une technologie aussi futuriste.
Voilà un cas dans lequel une expérimentation s'impose. En effet, interroger un échantillon d'utilisateurs pour connaître leur ressenti n'est certainement pas suffisant, car il leur est difficile de se projeter dans une situation d'urgence, où la solution peut démontrer toute sa valeur. Alors, même si Arkéa Assistance ne parle pas de test, il faut probablement considérer son initiative comme telle : faute de référence (puisque c'est une première, apparemment), le déploiement de cette fonction est un pari d'innovation.
En tant que tel, il reste à espérer que l'investissement consenti est raisonnable (ce qui semble possible) et, surtout, Arkéa Assistance devra impérativement mesurer les résultats obtenus avant de décider de la viabilité de l'idée et savoir l'abandonner si elle ne séduisait pas les clients.