Finalement, qu’est-ce qui est plus joli ? Une pelouse laissée à l’abandon ou une prairie fraîchement tondue ? La gauche ou la droite ? Je ne doute pas un seul instant qu’il se trouvera des partisans acharnés de chaque position. Mais finalement, n’y a-t-il pas simplement la beauté ?
La plupart des gens passent leur temps à s’enfermer dans l’une ou l’autre conviction. De nombreux vont même jusqu’à injurier celles ou ceux qui ne pensent pas comme eux, tellement convaincus de l’infaillibilité de leur pensée. Pourtant, s’il se trouve une seule personne à penser autrement que moi, c’est que je n’ai pas tout à fait raison, non ?
Je n’ai bien sûr rien contre les convictions, quelles qu’elles soient. J’en ai moi-même de nombreuses et j’ai plutôt tendance à les défendre. Je n’hésite pas – parfois – à polémiquer, même si fondamentalement je ne me sens pas un « polémiste ». Simplement, parfois, je suis tellement étonné par certaines positions que j’exprime ce qui me semble mes évidences, sans jamais être convaincu que j’ai entièrement raison. J’essaie d’être à l’écoute de l’autre, de comprendre ce qu’il dit, de prendre en considération ses arguments. Je constate bien – la plupart du temps – que mon interlocuteur ne s’inscrit pas dans la même démarche et, souvent, je finis par me taire parce qu’il me semble tellement vain de mettre de l’huile sur le feu.
Alors, je reste avec mes interrogations. La pelouse laissée à l’abandon est-elle plus ou moins jolie que la prairie fraîchement tondue ? La gauche est-elle préférable à la droite ? La lutte féroce est-elle plus efficace que la tolérance et la négociation ? Une gestion rigoureuse de l’économie est-elle au bout du compte plus favorable à la population qu’une gestion sociale généreuse ? Les chanteurs d’aujourd’hui sont-ils vraiment plus nuls que les monstres sacrés de mes 20 ans ? Une télévision sans publicité est-elle de meilleure qualité que celle qui l’utilise pour se financer ? Les citoyens d’un État souverain sont-ils plus heureux que ceux d’un État intégré dans l’Union européenne ? Tous les candidats à l’immigration doivent-ils être acceptés par leur pays de rêve ou celui-ci se doit-il de gérer les flux migratoires ? …
Y a-t-il toujours une bonne réponse ?