Pas du tout sanglant, mais bien offensif, Bloody Colors sonne comme un EP des For The Hackers très réussi et qui laisse quelques envies de dancing.
Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! Oulà, il faut cligner des yeux ou » passer la passoire » pour décrypter la pochette des For the Hackers. Toutes couleurs dehors, la formation mise sur la pixelisation à fond. Pourtant sous la vision kaléidoscopique, l’EP est plutôt unicolore mais pas uniforme, ou en uniforme si ce n’est celui d’un danseur convaincu! Oui les Hackers vont attaquer par les oreilles, les pieds, les mains et le sourire pour insuffler une bonne dose d’énergie et de bonne humeur.
Dans les oreilles : Dès le départ, ça fuse et ça voit gros! Car débuter un EP par un titre au nom de « Babyshambles » par un jeune groupe, il faut avoir du culot ou aimer le décalage. Or sous le nom très rock et 100% british, c’est un titre power pop au texte étonnamment français, soit, il faudra s’y habituer, c’est assez rare après tout. La voix très BB Brunes, dont les gars ont fait la première partie voire Second Sex vient accentuer un côté ado bien populaire. En même temps qu’attendre d’une chanson sur l’attraction animale, fraiche comme du Jamaica, avec quelques riffs de basses bien pop.
Et la pop fait son boulot, à savoir faire danser, notamment dans Bloody Colors, toujours titre en anglais pour effet français, mais moins sous influences. La voix, un peu sauvage, qui peut rappeler Music Is Not Fun, les anciens savent, Puggy ou Quadricolor, futur Griefjoy. Pourtant c’est bien plus haut que Nice, du côté de Dieppe que les petits Ouhouh à la The Virgins et les textes à la Adrien Gallo solo ont vu le jour pour donner cet objet incontrôlable mais jouissif qu’est la pop à faire danser. A ce beau bestiaire, il n’en manque qu’un : Two Door Cinema Club dont il imite les loops et la batterie pour fignoler la touche dance
Dès lors, il suffit de titre court pour remplir le contrat avec Panorama ou Satellite. Les longs ponts de fin et l’énergie donnent envie de voir plus loin sur scène, comme en mars dernier au Nouveau Casino. Un avenir qui se dessine au fur et à mesure avec des paroles un peu conceptuelles mais toujours efficaces croquant un portrait impressionniste presque surréaliste, petite touche par petite touche, presque pointilliste comme la pochette, la boucle est bouclée.