Faut-il manger peu mais plus souvent pour se donner une chance supplémentaire de perte ou de contrôle du poids ? C’est le credo de cette toute petite étude californienne, publiée dans la revue Nutrition Research, qui associe des portions plus petites mais des repas plus fréquents à une meilleure préservation de la masse corporelle » non grasse « , en particulier la masse musculaire. Cependant les résultats restent mitigés, d’autant qu’une même restriction calorique entraîne une même perte de poids, quel que soit le nombre de repas.
Une étude publiée en 2013 dans PLoS ONE avait déjà suggéré qu’un modèle d’alimentation comportant 5 repas quotidiens réguliers -petit déjeuner, déjeuner, dîner et deux collations dans la journée- peut contribuer à protéger contre l’obésité, et que la fréquence des repas module l’effet des variants génétiques liés à l’obésité. D’autres études prêchent pour de nouveaux schémas alimentaires comme le jeûne intermittent, la restriction calorique intermittente ou encore l’alimentation limitée dans le temps à 4 ou 6 heures dans la journée, en mettant en avant d’autres bénéfices pour la santé que le simple contrôle du poids. Enfin, d’autres études, prenant en compte le principe d’un métabolisme en phase avec l’horloge biologique insistent sur le moment des repas. Cette petite étude s’est concentrée sur les effets du nombre de repas, pour un même apport calorique quotidien.
L’étude a suivi 11 femmes obèses, non diabétiques, qui recevaient le même apport calorique quotidien, restreint (soit 1.200 calories au lieu de 2.207 calories par jour en moyenne), mais en faisant 2 ou 6 repas par jour.
Les chercheurs ont mesuré différents marqueurs sanguins et la composition corporelle des participantes aux différentes étapes de l’étude.
L’analyse montre que :
· 11 femmes (73%) ont terminé l’étude, 4 n’ont pas respecté le régime alimentaire.
· Toutes les participantes ont perdu du poids au cours de l’étude (-2 ou -2,7%), réduit leur indice de masse corporelle (IMC), leur tour de taille, leur masse grasse et leur taux de graisse corporelle.
· Si ces participantes ont perdu la même quantité de poids avec ces 2 régimes,
· un plus grand nombre de repas est associé à une meilleure stabilité de la masse musculaire et osseuse, c’est-à-dire » non grasse » en comparaison d’un nombre réduit de repas dans la journée : avec 2 repas par jour, la perte de masse » non grasse » est de 3,3% vs 1,2% de gain de masse non grasse avec 6 repas par jour.
· Sur les différents marqueurs (taux métabolique au repos, niveaux d’insuline,glucose ou taux de graisses dans le sang), aucune différence n’est constatée entre les 2 schémas alimentaires.
· Le schéma à 2 repas semble néanmoins améliorer les niveaux de « bon » cholestérol (HDL).
Les conclusions sont donc mitigées : Si elles confirment évidemment que la restriction calorique est un moyen efficace de perdre du poids, si un schéma à 2 repas par jour entraîne une amélioration des niveaux de bon cholestérol, un plus grand nombre de petits repas apparaît ici mieux préserver la masse musculaire lors de la démarche de perte de poids. Bref un impact sur la santé bien incertain et donc des résultats à interpréter avec prudence. D’autant que le modèle 2 à 3 repas par jour reste un schéma certainement mieux adapté aux contraintes de la vie moderne.
N.B. Les aliments, utilisés dans l’étude, ont été fournis par Nutrisystem Inc, une société spécialisée dans les aliments pour la perte de poids.
Source:Nutrition Research March 17 2015 DOI:10.1016/j.nutres.2015.03.003Increased meal frequency attenuates fat-free mass losses and some markers of health status with a portion-controlled weight loss diet
Lire aussi:OBÉSITÉ: 5 repas par jour pour réduire le risque -
Le JEÛNE intermittent est-il bénéfique pour la santé? –
DIABÈTE: 2 bons repas valent mieux que 6 collations –