On y était : Flo Morrissey et Tobias Jesso Jr à la Gaité Lyrique
Publié le 13 mai 2015 par Swann
Si on devait trouver deux points communs entre Tobias Jesso Jr et Flo Morrissey, on dirait que :
1. Ces deux-là sont arrivés du passé. J’imagine qu’ils ont dû traverser la même faille spatio-temporelle pour passer des années 60 à 2000 en un clin d’œil.
2. Qu’ils sont adeptes du less is more. L’un et l’autre chantent en tête-à-tête avec une guitare ou un piano. Et rien d’autre. Si bien que leurs deux sets se jouent dans un silence d’abbaye. On ose à peine respirer de peur de briser la magie des concerts.
On pourrait s’arrêter là, mais on a trop de trucs à dire sur cette affiche parfaite de la Gaité Lyrique. C’est Flo Morrissey qui était chargée d’ouvrir les festivités. Une petite princesse aux cheveux longs et à la voix d’or qu’on avait croisé pour la première fois, il y a trois ans, au Café de la Danse. La petite s’est tapie dans son tipi durant tout ce temps pour façonner un album qu’elle sortira en juin prochain. Pendant trente-minutes, elle a montré le fruit de son travail. Enfin, un aperçu. Sept chansons, dont une reprise de Nouvelle Vague. La gamine a du talent. Énormément. Elle maîtrise sa voix et ne semble jamais forcer. Si tu veux un comparatif. On pourrait dire que niveau vocale, c’est un peu comme Lana Del Rey mais qui sait chanter.
Le changement de plateau est rapide. Pas de matériels à charger, pas d’instruments à installer. Tobias commence son set à la guitare, celle de Flo Morrissey d’ailleurs, avec The Wait. Jolie ballade aux accents nickdrakien. Le jeune homme enchaîne au piano. S’il a l’attitude nonchalante du jeune génie, Tobias se révèle être le type sympa avec qui tu passes une bonne soirée à déconner. Il blague entre chaque morceau, déclenche l’hilarité générale quand il annonce True Love et se demande pourquoi il regarde son manager au moment où il parle de cette chanson.
A force d’enchaîner les bêtises, il oublie les paroles d’une chanson, renverse du vin sur scène. Bref, un pitre ! Mais dès qu’il se met à chanter, c’est autre chose. Le silence est quasi-religieux. On retient de verser une larme quand il chante Without You ou encore Tell The Truth. Le jeune homme se risque à l’exercice difficile de la reprise : Thirsteen de Big Star ou encore le classique Georgia on my mind, de toute beauté. On est embarqué par Tobias Jesso Jr, on ne veut pas que ce concert s’arrête et on est particulièrement frustrées quand il quitte la scène, avec un simple salut de la main !