Selon une étude de l'Inserm, la courbe du taux de suicides épouse celle du taux de chômage. Etre au chômage augmente le risque de se suicider de 20% à 30%.
Les difficultés économiques des chômeurs, en particulier ceux en fin de droits, de plus en plus nombreux et au conditions encore plus précaires depuis la dernière réforme sur l'indemnisation et l'arnaque des droits rechargeables, expliquent ce phénomène.
Ainsi, entre 2008 et 2010, ce ne sont pas moins de 600 suicides qui seraient imputables au chômage. Le professeur Michel Debout considère que :
« «Le chômage a souvent des effets destructeurs, désocialisants et dévalorisants. Etre licencié, ça influe sur votre santé, sur votre rapport aux vôtres et sur l’estime de soi», »
L'ostracisation et le mépris social n'aident pas les chômeurs. L'apparition dans le discours politique de la notion d'assistanat, aussi bien au FN qu'à l'UMP en passant par le PS et dans toute la sphère médiatique, n'est pas neutre.
D'une part, l'assistanat désigne les chômeurs comme responsables à 100 % de leur propre situation : feignants, trop bien indemnisés, pas assez formés, pas assez souples ni suffisamment mobiles...
D'autre part, cette notion exonère les vrais responsables dont certains mènent des politiques néo-libérales qui livrent les travailleurs aux prédateurs et aux affairistes de la finance, dont d'autres s'enrichissent en toute impunité à coups de salaires mirobolants, d'actions gratuites, de stocks options, de parachutes en or ou de retraites dorées !
Enfin, cette expression légitime des réformes qui ont durcies les conditions d'indemnisation des chômeurs et dégradées leurs conditions de vie, jusqu'à les conduire dans la pauvreté la plus extrême : la solidarité pour les victimes du système capitaliste que sont les chômeurs se réduit comme une peau de chagrin.
Ce discours sur l'assistanat est essentiellement porté par le Front National et l'UMP, et depuis peu par le PS. Les médias dominants à la solde du Capital le reprennent allègrement, sauf quand des chômeurs se suicident en public, transformant leur acte intimement personnel en un acte politique.
Ainsi, l'insécurité sociale causée par les politiques néolibérales, et la domination du patronat et du monde de la finance sur l'économie réelle qui en résulte, sont censurées, et donc jamais débattues en place publique. Les chiffres du chômage donnés mensuellement ne peuvent faire illusion, tant ils sont bidonnés et donnent lieu à des polémiques de chiffres sans aucun intérêt.
Les médias dominants et les partis dominants préfèrent se focaliser sur l'insécurité "traditionnelle" de la petite délinquance et du terrorisme... plutôt que sur le chômage et l'insécurité sociale.
Or, le chômage tue plus que le terrorisme... et pourtant, les efforts pour lutter contre l'insécurité sociale sont ridiculement dérisoires par rapport à ceux déployés dans la lutte contre le terrorisme !
Ces priorités mettent en exergue la nature oligarchique de la Cinquième République et la désinformation des citoyen-ne-s.