Le cœur ému des contempteurs de la future réforme de l’enseignement s’en donnent a cœur joie, comme un poulailler en émoi ! Les critiques pleuvent et sombrent parfois dans l’attaque personnelle honteuse de la ministre. Les contre-vérités sont énoncés sans précaution de façon alarmiste. Il est temps de revenir à la raison et de prendre en compte que, chaque année, l’Education Nationale abandonne 150.000 enfants sans formation. Il s’agit là d’un flux annuel qui conduit à un stock d’environ 600.000 jeunes. Par exemple, il est faux de dire que les langues mortes ne seront plus étudiées. La réforme prévoit bien la fin de l’option de latin et de grec au collège, mais aussi l’introduction d’un enseignement consacré aux langues et cultures de l’Antiquité accessible à tous les collégiens. Et les élèves qui souhaitent aller plus loin pourront également suivre des enseignements complémentaires de latin ou de grec (une heure hebdomadaire en 5e, deux heures en 4e, deux heures en 3e). La réforme prévoit de supprimer les classes bi-langues en 6e (qui concernent 15% des élèves) et les sections européennes pour permettre l’apprentissage d’une deuxième langue dès la 5e à tous les élèves. Du coup, les contempteurs de la réforme crient à la disparition de la langue de Goethe. Mais pourquoi les familles qui choisissaient l’allemand en 6e, ne le feraient-elles pas en 5e ? De plus, pour répondre à ces inquiétudes, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré que 515 postes seraient ouverts dans cette discipline à la rentrée prochaine et qu’elle nommerait un délégué ministériel chargé de la promotion de l’allemand. En ce qui concerne l’interdisciplinarité, dans le cadre de la réforme, des séances d’enseignements pratiques interdisciplinaires vont être introduites à partir de la 5ème dans plusieurs disciplines (langues et cultures étrangères/régionales, développement durable, sciences et société, santé, citoyenneté…). Ce qui va permettre à des enseignants de différentes disciplines de travailler ensemble en essayant d’intéresser les élèves à l’utilité des études. Mais, comme d’habitude, les syndicats estiment que ce système risque d'entraîner une concurrence entre les enseignants (sic) et engendrer des projets pédagogiques inaboutis (on se demande pourquoi). Comment dire de telles choses lorsqu’on n’a pas essayé ? On entend dire également que la réforme va tirer les élèves vers le bas. C’est l’argument choc des opposants UMP à la réforme, ainsi Bruno Le Maire qui estime que le gouvernement abandonne ainsi «l’excellence républicaine». Critique idéologique, s’il en est une ! Car les classes bi langues tout comme le choix des options latin et grec étaient l’apanage des meilleurs élèves et étaient utilisés par leurs parents pour faciliter l’accès de leurs enfants aux classes les plus élitistes. Or, cette réforme vise à rétablir davantage de mixité au sein des collèges et à améliorer le niveau général des élèves. Un accompagnement personnalisé est aussi prévu. Le projet est que ceux qui sont en retard puissent ainsi combler leurs lacunes, et ceux qui sont en avance approfondir leurs connaissances. Qu’est-ce qui permet de dire le contraire, sauf des a priori ? Quant aux programmes d’histoire, décriés sans les connaitre, ils sont encore à l'étude; Alors ?