"Il n'y a pas d'alternative au Hamas pour diriger la bande de Gaza. L'alternative ce serait l'armée israélienne et le chaos", estime Sami Turgeman, commandant en charge de la frontière avec le territoire palestinien.
Un haut gradé israélien a affirmé que la stabilité de la bande de
Gaza dépendait du maintien au pouvoir du Hamas islamiste, rapporte mardi
la presse, alors que l'Autorité palestinienne peine à reprendre pied
dans l'enclave sous blocus.
"Il n'y a pas d'alternative au Hamas
pour diriger la bande de Gaza. L'alternative ce serait l'armée
israélienne et le chaos", écrit le quotidien à fort tirage Yediot
Aharonot citant le général Sami Turgeman, commandant de la région
miliaire sud en charge notamment de la frontière avec ce territoire
palestinien.
Le Hamas et son rival historique le Fateh, parti du président de
l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ont signé il y a un an un accord
de réconciliation qui devait marquer le retour de l'Autorité
palestinienne à Gaza, après les combats fratricides de 2007 qui l'en ont
évincée. Mais l'union sacrée a fait long feu et le Hamas tient toujours
de fait les rênes du pouvoir, tandis que les membres du gouvernement
d'union ont récemment dû couper court à une visite dans la bande de Gaza
et retourner à Ramallah en Cisjordanie après avoir été empêchés de
quitter leur hôtel.
Les propos du général Turgeman tranchent avec
les efforts déployés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour
assimiler le Hamas aux groupes jihadistes se réclamant du groupe Etat
islamique (EI), qui multiplient les exactions en Irak, en Syrie et dans
le Sinaï égyptien en bordure de Gaza. Lorsqu'Israël a convenu fin août
d'un cessez-le-feu après 50 jours de guerre dans la bande de Gaza,
notamment contre le Hamas, des hommes politiques de droite, dont des
membres du cabinet de Benjamin Netanyahu, avaient empêché l'armée
israélienne de renverser définitivement le Hamas.
"La lutte contre le Hamas n'est pas une guerre militaire. Si
quelqu'un croit que le combat entre nous et le Hamas se résoudra en
lançant nos forces militaires l'un contre l'autre, il a mal compris ce
qui se passe", a ajouté le général, toujours selon le Yediot. "Nous
avons intérêt à ce que quelqu'un soit responsable de la situation à Gaza
parce que sans ça, ce serait le chaos et la situation sécuritaire y
sera bien plus problématique", a-t-il encore expliqué en ajoutant :
"Israël et le Hamas ont des intérêts communs, comme la paix et le calme
pour encourager la croissance et la prospérité, même dans la situation
présente".
Interrogés sur ces propos, l'armée israélienne a affirmé à l'AFP
ne pas être en mesure de les confirmer et les services du Premier
ministre n'ont fait aucun commentaire dans l'immédiat. Sans les
commenter directement, Sami Abou Zhouri, porte-parole du Hamas, a quant à
lui estimé que la poursuite de l'accalmie ne dépendait que d'Israël et
de l'allègement de son blocus. "La balle est dans le camp d'Israël. Le
Hamas souhaite le maintien du cessez-le-feu, parce que c'est dans
l'intérêt de la population de la bande de Gaza", a-t-il ajouté.
La
presse israélienne s'est récemment fait l'écho de possibles discussions
indirectes entre les autorités israéliennes et des responsables du
Hamas, possibilité que l'Autorité palestinienne rejette en bloc,
accusant Israël de vouloir entériner la division de fait des Territoires
occupés.
Source : Lorientlejour