Tâches ménagères : comment arrêter d’en faire trop!

Les tâches ménagères c'est bien trop souvent la paix plaie des ménages, sources de désaccords, elles sont aussi sources d'épuisement et de découragement. Elles occupent une place importante dans la vie de famille, parfois beaucoup trop ?

Les choses ont l'importance qu'on leur donne, êtes-vous d'accord avec cela ? Les tâches ménagères prennent la place (et le temps !) qu'on veut bien leur accorder, CQFD! La bonne nouvelle c'est que cela suppose aussi la possibilité de choisir le contraire, le choix d'en faire moins, ET donc le choix d'arrêter d'en faire trop !

J'ai remarqué certaines de mes amies qui se tuent littéralement à la tâche à la maison, que ce soit pour le ménage, le rangement ou la cuisine. Combien même l'aide régulière d'une femme de ménage est disponible, elles restent sur le pied de guerre. Comme si les tâches domestiques étaient une occupation justificative de leur présence à la maison, boulot ou pas, (attention les gars maman est là !).

De là est venue ma réflexion de différencier fonction et occupation. Pour arrêter d'en faire trop, et si on se concentrait tout d'abord sur les aspects fonctionnels (et utilitaires) des tâches ménagères. Pourquoi on fait tout ça hein! Au fond, elles nous servent à quoi si ce n'est de maintenir la maison propre et ordonnée ainsi que d'offrir un cadre de vie sain et agréable pour soi-même et pour sa famille.

Au-delà cela relève de la passion et tant mieux tant qu'on y prend du plaisir, au pire c'est du sacrifice. Est-ce toujours utile de vouloir se plier en quatre pour laver plus blanc que blanc, de frotter pour que ça brille jusqu'à perfection ou de concocter chaque jour un menu 4 étoiles à des bambins qui fantasment simplement sur des cornettes au fromage.

Penser fonction c'est savoir s'arrêter quand un but est atteint, ou du moins en partie (oui je sais ça recommence tout bientôt mais on a aussi le droit de faire autre chose ou bien ?). C'est aussi apprendre à faire simple et savoir aller au plus efficace (cf routines de ménage et temps limite). Encore faut-il définir des buts " raisonnables ".

Penser occupation c'est décider de remplir ses journées avec les tâches ménagères (oui, j'en connais), parce qu'il le faut bien. Un peu comme une excuse pour rester occupée !

Pour certaines, la hantise du ménage cache un besoin de contrôle sur la maison, la dégaine du balai plus vite que leur ombre. Ma maison, mon territoire, mon champ de bataille !

Elles ont tellement investies le territoire domestique qu'elles se sentent par là même investies d' une mission souveraine : " Tu seras une fée du logis ma fille " ! Youpi !

Avoir une maison bien rangée, tout droit sortie d'un catalogue de déco peut donner le sentiment de faire ce qu'il faut, d'être quelqu'un, bref le sentiment d'EXISTER.

Mais à trop vouloir manier la baguette, super fée du logis risque de se faire du mal (et de faire du mal autour d'elle aussi !). Réfléchissons à l'ampleur que nous voulons donner à cette part de fée baguette en nous. Oui elle a sûrement sa place et heureusement, toutes les mamans sont un peu magiciennes n'est-ce pas ! Mais a t'elle besoin de prendre toute la place ?

Je me rappelle à la naissance de ma fille. J'étais sur pieds très vite peu de jours après l'accouchement à reprendre toutes mes activités comme si de rien n'était. Emportée par cette formidable énergie du vouloir tout bien faire et du " je peux le faire, c'est à MOI de le faire ! ".

Avec le recul, je comprends que j'avais surtout besoin de me prouver de quoi j'étais capable, comme si je devais me justifier de mon utilité au-delà de ma mutation entre la poule pondeuse et la vache à lait, même pas mal hein ! Et puis la réalité vous rattrape vite au tournant, mêmes les plus grandes guerrières ont besoin de repos. Et pour pouvoir se reposer, il faut accepter d'en faire moins.

Je parlais plus haut des buts fonctionnels des tâches ménagères. J'ai écrit un précédent article là-dessus sur ce qui nous motive à faire le ménage. Les buts amènent à des résultats tangibles : Ok ça c'est fait, je peux passer à autre chose. Mais quand on se met trop la pression avec des buts irréalistes voire idéalistes, à vouloir épater soi-même ou la galerie, aucun résultat ne sera jamais assez satisfaisant.

Qu'est-ce qui est important ? Que la maison soit suffisamment propre ou de passer mon temps à récurer tout ce qui bouge ? Il y aura toujours quelque chose à faire pour celui ou celle qui se préoccupe du faire.

Arrêter d'en faire trop c'est aussi définir son seuil de tolérance côté rangement et propreté. Il ne s'agit pas de vivre dans une porcherie, mais il y a sans doute un juste milieu entre le magazine de déco et la vraie vie. Le seuil de tolérance est totalement subjectif et vous devinez que comme par hasard notre cher et tendre n'a pas toujours le même seuil que nous. Face à l'autre qui en fait moins ou si peu, forcément vous en faites trop ! Alors ajuster son seuil de tolérance d'abord pour soi ça ouvre la discussion sur ce qui est acceptable pour tout le monde au sein de la famille et comment y parvenir sans devoir être seule à la barre. On a dit quoi déjà ? Partager et dé-lé-guer !

Quand on s'habitue à en faire trop, cela peut aussi être échappatoire pour contourner un certain vide (intérieur!). Occuper ses mains et son esprit en permanence, toujours en mouvement. Le désœuvrement oblige à s'arrêter, seule et face à soi-même. Pas toujours facile ...

Alors pour faire moins de tâches ménagères commencez par consentir que vous avez le droit de ne rien faire à certains moments, ou le droit de faire d'autres choses. Et donnez de l'importance à ces autres choses (donnez-vous un peu d'importance en même temps !).

Nous trouvons toujours le temps pour les choses qui nous importent vraiment. Que ce soit un passe-temps ludique, une activité de loisir, un moyen de vous occuper de vous en dehors du travail. Ou même un moyen de prendre soin de votre famille autrement qu'en récurant la maison de fond en comble. Oui exister autrement au-delà de son rôle domestique, c'est possible si vous en avez envie ! Moins de tâches ménagères pour plus de vie et de plaisir, quelle meilleure excuse ?

J'avais partagé dernièrement un article sur Facebook sur comment vos amis jugent votre maison en moins de 30 secondes. Et à travers votre maison c'est aussi vous qu'ils jugent évidemment. C'est mécanique et c'est humain, de la même manière qu'on juge (jauge ?) les autres au premier regard simplement, n'est-ce pas ?

Le jugement fait partie de notre vie, pour moi c'est OK. Il me semble bien difficile de se couper de tout jugement. Le problème c'est quand la peur du jugement et du regard des autres devient tellement importante qu'on ne vit qu'à travers ça. Chercher à se définir à travers le niveau de brillance de son parquet ça épuise à la longue! Et ça demande du temps, beaucoup de temps, du temps que vous ne pouvez pas consacrer à autre chose ... comme par exemple jouer avec les enfants, prendre soin de vous ... un temps pour ne rien faire?

Alors qu'est-ce qui est prioritaire? Ou est le juste équilibre entre une maison impeccablement tenue et une maison familiale dans laquelle il y a de la "vie" (avec des enfants dedans qui mettent forcément du désordre .... )

Prendre soin de sa maison ou prendre soin de ses enfants? Il ne s'agit pas de choisir l'un ou l'autre mais de déplacer le curseur en fonction de ce qui vous importe, et de déplacer ce même curseur en fonction du temps que vous voulez consacrer à l'un ou à l'autre. Alors si vous voulez faire moins de tâches ménagères, prenez votre décision, faites vos choix et aménagez votre temps en conséquence!

Alors, qu'en pensez-vous?