Une récente étude, présentée dans la revue Science, avait développé un type d’immunothérapie capable de stimuler le système immunitaire en démultipliant le nombre de lymphocytes T cytotoxiques (TCD8). Basée sur une » molécule d’expansion des lymphocytes T « , une protéine capable d’augmenter le nombre de cellules tueuses pour surmonter l’épuisement du système immunitaire face à l’invasion des cellules cancéreuses, testée chez la souris, cette nouvelle forme d’immunothérapie apparaissait très prometteuse pour lutter non seulement contre les cancers mais aussi contre les infections virales.
Normalement, notre système immunitaire est censé reconnaître et détruire les cellules anormales, cependant les cancers peuvent se développer et se diffuser, et devenir résistants aux traitements. Une précédente étude a suggéré que les lymphocytes B chargés de fabriquer des anticorps pourraient être impliqués dans la progression des tumeurs résistantes à la chimiothérapie. Les chercheurs de l’Université de Californie, de l’Institut d’immunologie de Berlin et de l’Université de Vienne ont regardé les moyens de supprimer ces cellules B, chez la souris, soit par immunothérapie, soit à l’aide de techniques génétiques. L’étude montre qu’une fois les cellules B bloquées chez des souris modèles de cancer de la prostate métastatique résistant à l’oxaliplatine, le médicament est alors capable de détruire les tumeurs de la prostate. Les chercheurs identifient le type exact de cellules B responsables de la pharmaco-résistance, des cellules qu’ils identifient ensuite à l’identique dans des échantillons de cancer de la prostate humain résistants à la chimiothérapie.
Cette approche de » chimio-immunothérapie « qui combine donc la chimiothérapie et l’immunothérapie entraînechez l’animal modèle une réponse efficace contre le cancer résistant de la prostate. De plus, l’étude permet de mieux comprendre comment le système immunitaire attaque le cancer, ce qui pourrait conduire à d’autres approches thérapeutiques. Enfin, alors que ces mêmes cellules B peuvent être détectées dans d’autres cancers humains, c’est l’espoir qu’une combinaison chimiothérapie et immunothérapie puisse être appliquée plus largement, à d’autres cancers. Des résultats encore à confirmer chez l’Homme, mais une nouvelle approche prometteuse.
Source: NatureApril 29 2015 doi:10.1038/nature14395Immunosuppressive plasma cells impede T-cell-dependent immunogenic chemotherapy (Visuel Fotolia, vignette NHS)
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