Quatrième de couverture :
Quand sa soeur débarque à Sedan et lui confie pour quelques semaines son fils de 13 ans, Vincent se sent piégé. Ce solitaire a rompu depuis longtemps avec sa famille et affiche un goût modéré pour les enfants, même s?il entraîne les jeunes footballeurs de la ville. Comment s?y prendre avec ce neveu qui fuit tout contact et passe la nuit à jouer aux échecs ? Et comment Léonard va-t-il réagir face à cet oncle inconnu, lui qu?un simple imprévu, geste ou parole, peut faire totalement paniquer ? La surface de réparation est l?histoire d?un homme qui n?attendait plus rien de la vie et dont les certitudes, par le miracle d?une rencontre, vont voler en éclats. En cherchant à sortir de son enfermement un enfant qui se révèle atteint du syndrome d?Asperger, il se pourrait bien que Vincent s?ouvre de nouveau au monde.
La citation :
Lorsque je suis sorti de la salle de bains, Léonard était déjà dans la cuisine, mieux, il déjeunait. Je me suis approché en faisant l'effort de masquer ma surprise. Il semblait tout à fait tranquille, et il ne manquait rien sur la table. Il avait visiblement tout trouvé, et en un temps record. Et surtout, ce test ne paraissait pas l'avoir perturbé le moins du monde. Je me suis resservi du café et j'ai jeté un oeil rapide autour de moi. Les tiroirs étaient en place, les placards ordonnés, aucune trace d'une recherche fébrile. Je suis revenu à table et me suis assis en face de Léonard. Il dégustait ses céréables avec appétit. Il avait le regard porté sur son assiette
Ce que j’en pense :
Je n’avais jamais entendu parler du scénariste Allain Gillot de 63 ans, au CV pourtant bien rempli mais le résumé de La Surface de dé réparation, son premier roman, qui se passait dans le milieu du football amateur m’interessait pas mal.
Un premier roman qui est visiblement aussi un scénario co écrit avec Jalil Lespert et à la lecture de cette surface de réparation on comprend pourquoi on a tant de facilité à se représenter les personnages et les situations, vu que l’auteur possède évidemment une vraie fluidité dans sa narration.
Le pitch ( même si le terme marcherait plus pour un scénario) pourrait un peu sembler éculé et faire peu : on a en effet l’impression sur le papier que cette rencontre avec un vieux ours solitaire et blasé et un jeune handicapé forcément aussi génial que le Dustin Hofman de Rain man, va plonger tête baissée dans les clichés et les stéréotypes.
Heureusement, Gillot évite largement tous ces écueils grace à une écriture acérée, sèche, qui fait parfois penser un peu à du Olivier Adam et surtout qui sonne vraiment juste, ce qui tranche avec la grande majorité de la littérature française, souvent trop artificielle.
Alors certes la fin est un peu trop consensuelle et on a du mal à croire à certaines rédemptions, mais on ne boude pas son plaisir devant ce livre optimiste et vraiment touchant… Premier essai, et pas loin du coup de maitre pour Alain Gillot…