La frontière entre l’univers de l’imprimerie et le monde du Web devient progressivement de plus en plus floue, faisant ainsi la joie des designers.
Monotype, l’une des plus importantes fonderies typographiques au monde, propriétaire notamment de l’incontournable Helvetica (et Neue Helvetica), lance aujourd’hui un nouveau service permettant aux concepteurs de sites web d’exploiter sa collection de près de 100 000 polices.
Monotype souhaite ainsi offrir une solution tout-en-un qui tire profit de son impressionnante collection typographique.
Depuis le lent déclin de Flash, les designers web sont confrontés au problème que représente l’utilisation d’une police spécifique lorsque vient le moment de concevoir quoi que ce soit sur le Web. Alors qu’autrefois, l’internaute se devait d’avoir installé la police employée par le site visité sur son ordinateur afin de voir l’aspect réel de la page en question, des solutions permettant d’héberger la police sur le serveur afin de l’employer en toute transparence de l’utilisateur ont rapidement vu le jour.
Toutefois, la licence d’utilisation de la majorité des polices traditionnelles ne permet pas à un designer de les utiliser dans ce contexte. Plusieurs entreprises, dont Google, offrent à ces derniers un accès à leur collection de polices, mais la qualité de celles-ci est variable, et le choix est limité.
Essentiellement, deux écoles de pensées s’affrontent : les concepteurs qui préfèrent la nouveauté de polices non traditionnelles, et les designers qui vénèrent davantage les polices classiques.
Le vieux se transforme en neuf
Avec sa nouvelle plateforme HTML5, Monotype souhaite offrir une solution tout-en-un qui tire profit de son impressionnante collection typographique. Les concepteurs pourront ainsi obtenir la licence afin d’utiliser de nouvelles polices (y compris plusieurs classiques incontournables), convertir la licence de celles qu’ils ont préalablement acquises, ou intégrer les collections de polices provenant de tiers (préalablement approuvées par Monotype).
Lorsqu’employées dans un contexte publicitaire, les polices pourront être fragmentées afin que seul le jeu de caractères utilisé soit téléchargé, accélérant du coup l’affichage de la publicité concernée.
Bien que pour l’instant, la plateforme n’est destinée qu’aux marques et aux entreprises, Monotype planifie offrir son service aux particuliers prochainement.
Nous ignorons toujours combien coûtera le service, mais tout porte à croire que cette solution devrait être plus abordable que le coût d’une licence d’utilisation pour chacune des polices convoitées par un designer (dont le prix d’une famille de caractères peut monter à plus de 400$ US pour une utilisation locale, et plus de 4 000$ US pour une utilisation web).
Soulignons que pour 49$ US par année, les concepteurs peuvent bénéficier de l’intégralité de la collection typographique de TypeKit (plus de 1 000 polices), une startup dont l’un des concurrents de Monotype, Adobe, a fait l’acquisition en 2011.