Max | La Sapienza

Publié le 11 mai 2015 par Aragon

Vu à Dax cet après-midi. Passage de témoins mais course ensemble sur fond de lac Majeur éblouissant, de coupoles en églises et palais étourdissantes.

Subjuguante beauté de l'image. Ce couple fatigué pas usé, fatigué, comme moteur calé, pas mal d'années de vie en commun au compteur, épreuves familiales douloureuses, métiers exigeants, compromissions diverses, fatigue, fatigués.

Cet autre très jeune, une soeur, son frère, lumineux d'avenirs, mais en questionnement, en maladie réelle pour la fille, qui est dans son lit de souffrance mentale comme en nid d'oiseau de mer au bord d'une falaise. Il faudra bien partir, s'envoler. Elle le fera, son frère aussi.

L'autre couple reprendra son souffle, autre envol. La vie est là. Ces quatre se rencontrent. Se donnent, échangent, offrent le meilleur d'eux-mêmes. Le moteur calé repart, le balbutiement de vivre s'efface. Quelle rencontre magnifique !

Ce film est beau, fort, poignant, vrai surtout ! Dieu que ce film est parfait ! Les grâces conjointes de Monteverdi et Borromini : hautes maîtrises de musique et d'architecture. Une fois encore la pesanteur et la grâce. La matière musicale ou minérale qui conduit au ciel.

La vie est parfaitement parfaite... Comme partition, comme fil à plomb et équerre, comme nombre d'Or, comme envie de vivre, comme envie de relation, comme besoin de becquées essentielles, comme envie de s'envoler, comme désir de renaissance.

Quel que soit l'âge et le temps dans la vie : toutes guérisons possibles alors.

Film à voir à écouter à ressentir. Film juste et rare. Indispensable.

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