Poissons

Par Jperino @Jonoripe

Stupeur hier après-midi, plus un seul poisson rouge dans l’étang.

Oui, on a la chance d’avoir un petit étang en bordure de terrasse. Pas de grenouilles, pas de carpe koï, juste des poissons d’aquarium tout ce qu’il y a de cois et coites, des mâles et femelles rouges et gris qui copulent abondamment. Il y a trois jours, il y en avait plus de cents à tournicoter dans les quatre mètres cube de flotte.

Que s’était-il passé ? J’avoue que la disparition d’une bonne grosse moitié de ce capital piscicole n’aurait pas été pour me déplaire vu que les poissons contribuent à troubler l’eau de la mare par leurs déjections car le poisson déjecte abondamment en plus de copuler sans cesse. Mais tous mes poissons disparus… ce n’est pas envisageable ! Que va pécher Lilian cet été ?

J’ai pensé qu’ils étaient planqués au fond dans la partie obscure de la force mare. Ce genre de retraite est déjà arrivée dans le passé mais ils ne résistent pas longtemps à quelques distributions de graines en surface, des granulés spécial poisson rouge achetés en solde mais très bons. Donc je dépose pas mal de graines en surface… sans succès… Quelques heures plus tard les graines sont encore là et pas de trace des cyprins dorés (carassus auratus) ni de carassins commun (les gris). L’affaire est grave !

Ce matin, plus de graines sur l’étang et toujours pas de poissons en vue. Les graines peuvent-elles être tombées au fond ? Toujours scientifique, je lance une expérience dans un verre d’eau sans me noyer. Entre temps les quelques graines que je venais de mettre dans l’étang semblent disparaître doucement et on aperçoit de loin quelques timides reflets dorés. Ouf, ils sont encore là.

Explication possible. Un héron est passé par là pendant notre absence. Jadis, on en a déjà aperçu un très grand à l’affût les pattes dans l’étang. Dérangé, il a failli se mettre sous la toile du parasol. Cette fois le héron au long bec emmanché d’un long cou, dédaignant les goujons, a dû faire un déjeuner copieux de cyprins dorés ou pas. Les survivants sont au fond toujours terrorisés.

C’est le moment de tordre le coup à un lieu commun erroné : Avoir une mémoire de poisson rouge. Non, le poisson rouge ne redécouvre pas son bocal à chaque virage. De récentes recherches ont démontré que les poissons savent reconnaître l’appât ridicule d'un pécheur bien précis même quand celui-ci ne revient qu’un an plus tard. C’est dire qu’ils peuvent se souvenir pendant longtemps du coup du héron qui à becqueté les copains. Heureusement l’appétit finit toujours par être le plus fort. On saura donc, un jour prochain, combien il en reste. Sans doute beaucoup trop pour la qualité de l’eau.