La Foire de Paris bat son plein et j'ai accepté de m'y rendre cette année. Je ne suis pas très encline à aller me perdre dans les allées des "marchands du Temple". Pas très envie de me fair alpaguer à tout bout de stand ni de me faire avoir par les diatribes des bonimenteurs.
Il y a tout un pavillon où on peut acheter des petites choses directement en provenance des pays asiatiques ou du Maghreb. On se croirait dans un souk. Même profusion. Même atmosphère, billet d'avion en moins. Pratique pour ramener des souvenirs de vacances qu'on n'a pas pu prendre ! En cadrant les photos serrés on pourrait même faire croire qu'on y était.
Si j'accepte de mettre de côté toutes ces réticences (et le bruit, et la foule ...) je conviens que le Palais des expositions de la Porte de Versailles est un endroit formidable pour aller à la pêche aux nouveautés et surtout pour comparer des lignes de produits sans faire de grands déplacements.
Jusqu'à ma visite je ne connaissais pas AGA. J'ai appris que c'était un fabriquant de pianos ... anglais ... pour la cuisine. Je m'interroge d'ailleurs à propos de l'emploi du terme. Cela semble un mystère. Je remarque malgré tout que l'objet est utilisé par un chef, qu'il soit d'orchestre ou de cuisine. Dans les deux contextes, il s'agit d'un engin sophistiqué et majestueux, plutôt encombrant.
AGA est donc une marque de pianos. On dit que c'est la Rolls Royce des fourneaux, en toute logique pour des anglais. Chef Damien était sur le stand le jour de ma venue, manifestement très heureux de cuisiner sur de tels instruments une série de recettes anglaises comme un Eton mess, qui est un peu l'équivalent anglais de la Pavlova, en plus pratique puisque la meringue est cassée en morceaux.
Il m'a appris que le Salon du blog culinaire de Soissons était équipé en Falcon, qui sont des pianos fabriqués par le même groupe. J'ai donc cuisiné une paire de fois sur de si beaux engins, et je n'y avais pas pris garde, le stress sans doute.
Goûte la tarte aux pommes préparée par Thomas et cuite dans le four AGA m'a-t-il ordonné. Je parie que tu n'en as jamais mangé d'aussi bonne ! C'est vrai et j'ai hâte de participer à une démonstration culinaire de leur boutique de la rue du Bac.
Il parait que tous les anglais un peu gourmets économisent des années pour s'offrir ce joyau et je me suis interrogée soudain sur la marque de celui qui a permis à Babette de préparer son célèbre Festin, me promettant de revisionner le DVD pour apercevoir son nom.
Avec son "coeur de fonte" à accumulation de chaleur, il n'a pas d'équivalent pour assurer une cuisson idéale grâce à la chaleur rayonnante de la fonte massive. Avec ses fours à différentes températures, elle permet de cuisiner plusieurs plats en même temps.
J'ai rencontré une jeune femme qui m'a confié que sa fille de 5 ans adore s'installer à proximité. La cuisine est devenue la pièce centrale de la maison depuis l'installation du fourneau. C'est bien la preuve qu'elle induit un style de vie.
La cuisinière AGA est née en Suède, inventée par un Prix Nobel de physique qui perdit la vue suite à une explosion de gaz. Cet homme, confiné à la maison, remarqua alors les contraintes de son épouse. Il imagina la cuisinière idéale, facile à utiliser, sur laquelle on pourrait tout cuisiner à la perfection.
Les premières ont été commercialisées en Grande Bretagne en 1929. Elles sont devenues des objets cultes. Bien entendu la fabrication s'est déplacée en Angleterre, très précisément à Coalbrookdale, dans la première fonderie au monde, dans une vallée berceau de la révolution industrielle entièrement classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
Abraham Darby y découvrit la fonte en 1709 en utilisant du coke pour faire fondre du fer.
La fabrication d'une AGA est quasi luxueuse. Le travail ne s'effectue pas en série. Le fer est coulé en fusion dans des moules et l'application de l'émail vitrifié vernissé demande trois jours contre quelques minutes d'émaillage par pulvérisation chez ses concurrents. Rien d'étonnant à ce que sa longévité se compte en dizaines d'années.
Il n'empêche que chaque nouvelle AGA est fabriquée à partir de 70% de fonte recyclée et qu'elle sera elle-même recyclable à 90%.
Elle peut tout cuisiner, jusqu'à une volaille de 13 kilos. Elle dispose de 3 plaques et 5 fours en version "normale", mais il existe depuis peu un modèle "urbain" de 60 cm qui comporte malgré tout 2 fours et une plaque de cuisson. Avec un choix de 14 couleurs pour allier tradition et modernité.
Falcon, qui est la marque grand public, a sorti son millionième piano de cuisson. Ils sont fabriqués depuis 300 ans à coté de Stratford-on-Avon dans une usine dont l'arrière est classé. Cette marque a équipé toutes les cuisines royales d'Angleterre, d'Allemagne, d'Italie et de Russie.
La créativité continue à être de mise dans l'entreprise. Qui se traduit par exemple par un tiroir de pousse à 40° pour le pain sur le modèle Nexus qui se distingue par d'autres équipements très pratiques (un four gril-barbecue intégré, une plancha....) et un design très contemporain qui lui valut d'être présenté l'an dernier au Grand Prix de l'Innovation de la Foire de Paris.
Une Falcon présente un très bon rapport qualité/prix pour un budget qui est tout de même conséquent. Comptez environ 3 000 € pour un piano que vous pourrez léguer à vos descendants.
Et puisque j'étais tout près du stand regroupant les innovations j'ai remarqué la petite dernière de Brita, la carafe plébiscitée par Yves Camdeborde, et qui a connu un franc succès au dernier Salon du blog culinaire de Soissons.
Il s'agit d'une bouteille filtrante de 1, 3 litre qui tient peu de place sur la table et qui est très ergonomique. Une fois le bouchon ôté et que l'on a rempli le contenant situé à l'intérieur on assiste à une expérience visuelle étonnante pendant la filtration qui s'effectue en direct. L'eau passe d'un contenant à l'autre avec deux niveaux d'eau différents qui finissent par s'harmoniser.
Le disque filtrant semble grossir par illusion d'optique jusqu'à remplir la totalité du diamètre de la bouteille.
Je terminerai par un petit coup de coeur pour eBougie (tout le monde sait que les bougies sont devenues un de mes centres d'intérêts) qui conçoit les bougies comme des accessoires de décoration dans le respect d'une magie olfactive 100 % française.
J'ai aimé le graphisme surprenant et surtout la délicatesse des fragrances que l'on peut prolonger avec un parfum d'ambiance assorti.
Que l'on choisisse une note majeure ( fleurs blanches, thé vert, ambre précieux, cèdre majestueux, figue de Provence, fleur d'oranger) ou des harmonies comme Fleur du roi, rêve Kashmir, Impératrice des savanes, Plume de paon ou Sagesse nocturne, c'est à découvrir.
Il vous reste quelques jours pour aller à la Foire de Paris. Après ce sera 11 rue du Bac à Paris pour Falcon et Aga, dans les rayons électro-ménager pour Brita, et sur le web pour eBougie.