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Burundi : Le CICR très inquiet de l’escalade de la violence à quelques semaines de l’élection présidentielle

Publié le 11 mai 2015 par Frédéric Joli
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Des manifestants se rassemblent à Bujumbura, capitale du Burundi, où l'inquiétude prévaut face à l'escalade de la violence - 7 mai 2015. © Reuters / Jean Pierre Harerimana

Le Burundi fait face à une escalade de la violence. Une situation particulièrement inquiétante à quelques semaines de l'élection présidentielle prévue le 26 juin prochain. Le CICR vient de lancer un appel à la retenue et demande que soient respectés le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge et qu'ils puissent avoir accès à toutes les personnes nécessitant des secours.

Point de la situation avec Georgios Georgantas, chef de la délégation du CICR au Burundi

Que peut-on de la situation humanitaire actuelle ?

Nous sommes très inquiets des conséquences des violences qui secouent le Burundi, tout particulièrement la capitale Bujumbura, depuis le 26 avril. Bujumbura vient en effet de connaître deux semaines de manifestations qui ont fait 12 morts et plus de 200 blessés, et au cours desquelles un certain nombre de personnes ont été arrêtées.

Heureusement que les infrastructures de base, installations d'approvisionnement en eau, hôpitaux, etc., n'ont pas été touchées et que le reste du pays est relativement calme. Mais nous sommes très inquiets des conséquences à plus long terme sur le pays, notamment sur l'économie car l'administration tourne au ralenti, beaucoup de magasins sont toujours fermés et certains soignants risquent de ne plus pouvoir se rendre dans les centres de santé.

Que fait le CICR pour venir en aide à la population ?

Nous soutenons la Croix-Rouge du Burundi qui a installé trois postes de premiers secours dans différents quartiers de la capitale. Au total, 100 trousses de premiers secours et 50 sacs mortuaires, ainsi que des moyens logistiques et de communication (radios, véhicules, carburant) ont été mis à disposition pour que les secouristes puissent faire leur travail.

La situation dans le pays a également fait fuir des milliers de Burundais vers le Rwanda et la République démocratique du Congo ces trois dernières semaines. Avec nos collègues des Sociétés nationales de la Croix-Rouge de ces deux pays, nous proposons nos services de rétablissement des liens familiaux par des messages téléphoniques ou écrits, et nous enregistrons les mineurs séparés de leurs parents.

Vous avez aussi travaillé de manière préventive ?

Oui. Avant cette période de violence pré-électorale, nous organisions de façon régulière des formations au droit international humanitaire à l'intention des militaires de la Force de défense nationale appelée à appuyer la police dans l'encadrement des manifestants. Nos collègues ont aussi formé les responsables provinciaux et les volontaires de la Croix-Rouge du Burundi dans le domaine du rétablissement des liens familiaux, de la gestion des dépouilles mortelles et des premiers secours.

Et si la situation devait empirer, qu'avez-vous prévu ?

Pour nous, ce qui est important à ce stade, c'est de pouvoir soutenir la Croix-Rouge du Burundi et d'avoir accès aux personnes détenues pour nous assurer que les conditions de détention respectent les normes internationales. Au cas où la situation viendrait à s'aggraver, nous nous tenons prêts à déployer davantage de moyens avec nos collègues des délégations voisines pour venir en aide à la population burundaise.


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