Douze ans, sept mois et onze jours

" Certaines choses ne se produisent pas quand on les guette. "
Murail Lorris
304 pages
Éditions Pocket Jeunesse (2015)
Collection 13 ans et plus

Une cabane perdue dans les forêts du Maine. C'est là que Walden est abandonné par son père. À partir de maintenant, le garçon va devoir se débrouiller pour survivre dans les bois. Avec pour seule richesse quelques boîtes de conserve, un livre de Thoreau et une carabine. À la fin de chaque journée, Walden note son âge sur une écorce de rondin. Douze ans, sept mois et quatre jours, au moment ou commence son apprentissage pour le moins étrange...

Extrait :
« Walden savait donc que s'il scrutait la porte, s'il avait la faiblesse de la supplier de s'ouvrir, elle demeurerait close pour l'éternité, en supposant qu'il ait la patience de la contempler aussi longtemps. En revanche, s'il feignait de l'ignorer, ce qu'il espérait tant ne manquerait pas de se produire, et probablement au moment où il s'y attendrait le moins, au moment où il parviendrait enfin à penser à autre chose.
Voilà ce qui était le plus difficile. Penser à autre chose. D'autant que ses oreilles, elles, refusaient de se fermer. Ce que ses yeux ne voulaient pas savoir, ses oreilles le cherchaient désespérément dans le silence affreux de la cabane. En vérité, ce silence n'était pas complet. »
Mon avis :
Walden est un jeune garçon intelligent mais plutôt maladroit et craintif. Afin de faire plaisir à son père, il fait parti d'une équipe de base-ball mais celui-ci semble désespéré de voir son fils si peu alerte. Après un entraînement, son père décide d'emmener Walden pour une excursion au cœur de la forêt du Maine, dans une cabane, avec pour tout bagage quelques conserves et un fusil. Mais ce à quoi Walden ne s'attend pas, c'est de se retrouver seul. Il croit au début à une blague de son père et attend patiemment son retour. Les heures passent et celui-ci ne revient pas. Décidé à prouver qu'il peut être un homme, Walden va s'aventurer dans la forêt à la recherche de vivres, de civilisation. Va-t-il réussir l'épreuve qui lui est imposée ? Pourquoi son père l'a-t-il abandonné ? Walden va devoir faire preuve de courage pour surmonter ses peurs, dépasser ses doutes et affronter cet univers sauvage qui s'étend autour de lui.Lorris Murail propose un huis-clos dans lequel on ne cesse de s'interroger. Dès le prologue, l'auteur nous plonge dans une ambiance confuse et on se laisse entraîner par le récit pour tenter de comprendre pourquoi son père a agit ainsi. On sent que quelque chose se trame mais, on n'arrive pas à identifier ce que cache Jack, le père de Walden, un homme ambigu et étrange. Ce suspens est tenace et les suppositions sont nombreuses. C'est un récit en deux parties. La première raconte comment le jeune adolescent apprivoise la situation et la méfiance qu'il développe contre son père. Walden laisse peu à peu sa peur de coté, et grandit le temps de son aventure. Le récit prend un nouveau rythme avec le point de vue de Jack où le thriller familial prend enfin tout son sens. Surtout pour moi. Une seconde partie que j'ai trouvé plus vive et plus intéressante.Douze ans, sept mois et onze jours est un thriller sympathique pour adolescents avec une ambiance particulière et sera contenter ce public.
★★★☆☆