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Oui. Absolument. Nous sommes à la fin des OMD dans lesquels il y avait une cible pour l’accès à l’eau potable et une cible pour l’assainissement comme l’accès aux toilettes. Dans le nouveau programme des ODD pour l’agenda post-2015, l’eau va avoir six cibles. Ce qui veut dire que l’eau et l’assainissement feront partie des 17 priorités mondiales avec des cibles quantifiables et mesurables. Parmi ces cibles, il y a une cible pour l’accès des populations aux toilettes correctes, une cible pour l’hygiène et une cible pour la gestion des eaux usées avec trois volets (prévention de la pollution, traitement et réutilisation des eaux usées). Les cibles concernant l’assainissement vont comprendre toute la chaine de la personne humaine jusqu’à l’environnement.
Par rapport aux OMD, il est clair que pour la cible concernant l’accès aux toilettes, c’est plus ambitieux. Il ne s’agit plus de diviser par deux le nombre de populations n’ayant pas accès aux toilettes mais que 100% des populations aient accès aux toilettes à l’échéance de 2030. Alors, lorsqu’on dit en Afrique de l’ouest que les progrès sont lents, il faut bien comprendre que pour l’assainissement, c’est un objectif qui est en retard. Je me rappelle que c’est au sommet de Johannesburg trois ans plus tard - après le lancement des OMD en 2000 - qu’on a lancé la cible pour l’assainissement. Cela a été un rattrapage. Et les gouvernements et la société civile ont mis beaucoup de temps à comprendre ce que cela voulait dire. Les politiques d’assainissement ont été plus efficaces dans la dernière décennie qu’au début du 21e siècle. Par ailleurs en Afrique comme dans d’autres pays, il y a une croissance démographique très forte. Donc pour progresser sur ces objectifs, il faut permettre aux gens d’avoir plus accès à l’assainissement, mais il faut aller plus vite que la croissance démographique. Au total, au niveau mondial comme en Afrique sur les OMD, il s’est passé beaucoup de choses sur l’assainissement. Mais c’est vrai, on n’est pas encore à l’accès universel et c’est cela qu’il faut viser.
Les objectifs vont être définis en septembre 2015. Mais les indicateurs seront connus six mois plus tard en mars 2016. Il s’agit d’un programme ambitieux pour quinze ans (2016-2030). Le signal politique va être donné à tous les pays au sommet de septembre.
La déclinaison devrait être immédiate. Chaque pays devra s’organiser pour contribuer à atteindre cet objectif commun. Premièrement, il faut adapter les politiques nationales pour que sur chacune des composantes de l’objectif eau, elles progressent à la bonne vitesse sur les 15 années à venir. Ce travail doit être fait par l’administration de chaque pays mais aussi avec la société civile. La rencontre d’Addis-Abeba est très importante de ce point de vue parce qu’elle portera sur le financement du développement et du développement durable. Ces questions essentielles seront mises en débat en mai pour la réussite des Objectifs du développement durable.
La question est intéressante, Car, dans les forums mondiaux de l’eau, on rencontre tous les acteurs de l’eau. Mais, très fréquemment, lorsqu’il y a des débats, on conclut qu’il n’y a pas de volonté politique. Cette année, il est en train de se passer quelque chose d’important. Il y a une réelle volonté politique qui est en train de se dessiner. Dans le point 1 de la Déclaration des ministres, il est clairement mis: "nous voulons un Objectif de développement durable pour l’eau et l’assainissement. Il y a une réelle volonté politique à ce forum d’avoir un objectif sur l’eau et l’assainissement". Il y a également le processus des collectivités locales. Dans leur déclaration, les 250 représentants ont aussi clairement indiqué qu’ils voulaient, un objectif eau et assainissement et dit qu’ils veulent se préparer à cela. Ce forum manifeste un changement au niveau des politiques. La volonté politique est désormais là et les ingénieurs doivent s’y préparer. Je ne suis pas sûr qu’ils soient prêts. Le monde de l’eau va être structuré par une ambition planétaire. Il faut une bonne gestion des ressources en eau et des eaux usées. Maintenant, arrêtons de dire qu’il n’y a pas de volonté politique. C’est vrai qu’il y a des contraintes mais il faut avancer.
La jeunesse a une chance extraordinaire. Elle est reconnue aux Nations Unies et il faut utiliser cette opportunité. Dans le cadre des ODD, il y a eu des rencontres préparatoires avec la jeunesse. Il faut que la jeunesse s’exprime et je pense qu’elle s’exprime bien. Mais, il faut qu’elle comprenne la complexité des choses. Il y a la réalité humaine : les riches et les pauvres, les gens qui vivent en ville comme ceux qui vivent en campagne. Il faut prendre en compte tous ces gens-là. Il n’y a donc pas de conseil particulier et s’il y en a un, c’est de dire à la jeunesse de participer.
C’est l’objectif. Il faut que tous on ait cet espoir. Mais, cela ne se réalisera pas par les autres. C’est nous qui allons le faire et nous devons être conscient de cela. C’est une direction commune et cela n’arrivera jamais par hasard. C’est le moment d’agir. L’espoir est donc là il faut le concrétiser. Ce qui passe par des politiques nationales volontaristes qu’il faut décliner au niveau local.