Les températures excessives qui nous font abondamment transpirer, même à des endroits de notre corps que nous ne soupçonnions pas. Le sable, qui s’infiltre partout, sous les portes, par les fenêtres, sous nos fringues, dans les yeux, le nez et la bouche. La pauvreté, qui paralyse, qui choque, et à laquelle nous sommes obligés de nous habituer un minimum pour continuer d’avancer.
Et puis, une fois toutes ces premières impressions passées, il y a les paysages. En bravant la chaleur, en marchant à travers le sable, nous trouvons des endroits magnifiques, des lieux paradisiaques, qui méritent d’être découverts.
Je vous ai déjà parlé du Refuge Decan, deux fois, ici et là. Je vais maintenant continuer la visite (en plusieurs articles) avec d’autres lieux complètement différents.
Aujourd’hui, nous allons parler de deux lacs aussi proches, géographiquement parlant, qu’ils sont différents.
♦ Lac du Goubet
De Djibouti Ville, 1 heure de voiture avec des paysages désertiques de chaque côté.
Puis, petit à petit, le sol devient sombre, les roches deviennent noires. On devine une ancienne activité volcanique, par la couleur des roches mais aussi par leurs formes, et l’irrégularité du sol. Avec mon mari on s’est fait la réflexion que c’était comme si le sol venait à peine d’être recouvert de lave et venait tout juste de se figer ainsi pour l’éternité. C’est impressionnant.
Et le contraste de cette roche avec la couleur de l’eau qui nous entoure est saisissante.
Le lac du Goubet est le prolongement du Golfe d’Aden.
Le lac du Goubet est le sujet d’une légende. Beaucoup de djiboutiens refusent de venir au lac du Goubet car celui-ci renfermerait un monstre ! Et oui, il y a le monstre du Lock Ness, mais aussi le monstre du Goubet.
D’ailleurs le vrai nom du lac est “Goubet al-Kharâb” qui signifie le gouffre des démons.
La légende prend sa source il y a bien longtemps. Et je pense que le paysage impressionnant qui entoure ce lac n’y ai pas pour rien. Là, ce ne sont que des photos, mais je ne sais pas comment vous expliquer ce que l’on peut ressentir au milieu d’un paysage tel que celui-là. Une roche si sombre, si noire, avec une eau si clair. Il y a comme une atmosphère étrange, comme paranormale.
Et au milieu du lac, il y a ça :
Les deux Îles du Diable ! Encore un nom qui fait peur. C’est deux îles sont en fait deux dôme qu’on dirait parfaitement lisse et rond, c’est vraiment impressionnant !
Pour appuyer la légende, il parait même que Cousteau en personne, quand il est venu dans les années 80, aurait vu la preuve de ce monstre… Ouai, mais il n’y a pas de photos, ni de vidéos donc bon…
Nous, même pas peur, nous y allons au Goubet !
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♦ Lac Assal
Quelques kilomètres après avoir quitté le lac du Goubet, nous prenons une piste assez cahoteuse et nous arrivons enfin au lac Assal.
Et le paysage est totalement différent.
Le lac Assal est à une altitude de 153 mètres en dessous du niveau de la mer. D’après Wikipédia, ça fait de lui le point le plus bas de l’Afrique. Il est séparé du lac du Goubet par le volcan Ardoukôba, éteint depuis 1978.
L’étendue de sel qui précède le lac est si épaisse que nous pouvons rouler dessus avec notre 4x4 !
Petite leçon d’hydrologie par Wikipédia :“Les eaux du lac Assal sont extrêmement minéralisées avec une concentration de minéraux de 348 grammes par litre, soit dix fois plus que l’eau de mer et davantage que la mer Morte. Il est considéré comme le lac le plus salé du monde.
Les apports en eau du lac sont irréguliers : les oueds, généralement à sec en surface hormis l'oued Kalou, peuvent apporter à la suite d'un orage suffisamment d'eau pour recouvrir la plaine de sel de plusieurs centimètres d'eau. Il existe plusieurs sources à débit assez faible sur les bordures du rift apportant au lac une eau généralement assez chaude et minéralisée (l'eau de la source de Korile est à 82 °C). Une de ces sources, située au sud-est du lac, est en fait une infiltration d'eau de mer.
Ces apports hydriques sont contrebalancés par une intense évaporation accentuée par une température élevée, la sècheresse et la force du vent dans cette zone. Cette évaporation atteint 8 mètres cubes par seconde si on ne considère que le lac et jusqu'à 17 mètres cubes par seconde si on prend aussi en compte la plaine de sel.”
Au lac Assal, il fait très chaud, bien plus chaud qu’à Djibouti. Il est d’ailleurs fortement déconseillé d’y aller en plein été (de juin à septembre) car les températures peuvent atteindre 70 degrés. Les deux fois où nous y sommes allés c’était en mars et déjà il y faisait très chaud, je n’ai jamais sorti ma Doudou de la voiture.
Alors qu’au Goubet, juste à côté, nous pouvons sortir, respirer et nous tremper les pieds sans soucis.
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Je ne le redirais jamais assez je crois, mais Djibouti est impressionnant par ce contraste de paysages tous plus saisissants les uns que les autres, mais tous tellement différents. Nous passons d’un sol si sombre qu’on le dirait noir, à un sol immaculé fait de sel. Et quelques kilomètres plus loin s’étendra une plage paradisiaque au sable fin…
Et justement, la prochaine fois, je vous emmène à la plage !