La phase 1 de l’Univers Cinématographique Marvel s’étant brillamment achevée avec Avengers de Joss Whedon, place à la Phase 2. On y retrouve, pour commencer, Iron Man 3, réalisé par Shane Black, puis se poursuit avec Thor : le monde des ténèbres d’Alan Taylor ; Captain America : le Soldat de l’Hiver d’Anthony et Joe Russo, enchaîne avec Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn, puis se termine avec un nouveau rassemblement toujours orchestré par Joss Whedon dans Avengers : l’ère d’Ultron. Maintenant terminés, qu’en est-il de ces cinq films de super-héros ? Verdict.
IRON MAN 3
N’y allons pas par quatre chemins, pour Le Ciné des Flemmards, Iron Man 3 remporte la palme du meilleur Marvel Phase 2. Et ce pour plusieurs raisons.
Déjà, Tony Stark. Contrairement au tout doux tout mignon Captain America, et au surpuissant mais creux Thor, Stark est un héros tourmenté, fatigué. A l’image de Bruce Wayne, il possède des démons qui le hantent, et il ne trouve pas de porte de sortie à son désespoir. Un personnage qui a du fond, qui le rend plus humain (certes, Thor ne l’est pas) et à qui on peut plus facilement s’identifier. Ensuite, parce qu’il n’est pas non plus exactement comme Bruce Wayne, sombre et violent à souhait, car la marque de fabrique de Tony Stark, c’est quand même son humour dévastateur.
Et Iron Man 3 n’oublie pas cette règle, bien au contraire. Shane Black (réalisateur de l’excellent Kiss Kiss Bang Bang, scénariste de l’immense Last Action Hero ou L’arme fatale) nous balance des dialogues percutants, hilarants, qui tournent à cent à l’heure. Servis par un Robert Downey Jr. toujours aussi parfait, les moments de creux sont balayés par la fulgurance des punchlines ou par le comique de certaines situations. Aucun ennui à l’horizon.
Si un réel travail sur Tony Stark a été fait, il se peut que beaucoup de monde soit déçu par le fait que l’homme dans l’armure est bien plus présent que l’armure elle-même. Surtout que, la moitié du temps, le prototype qu’il utilise dans le film ne marche pas. On pourrait donc crier au scandale, et pourtant les moments de bravoure sont bel et bien au rendez-vous. L’attaque de sa villa par trois hélicoptères est un moment purement jouissif, tout comme le sauvetage d’un groupe de personnes éjecté d’un avion en plein ciel.
Mais ce qui plaît réellement dans Iron Man 3, toujours par rapport à ses collègues super-héros, c’est sans conteste son histoire. A aucun moment on sent un plan installé par Marvel pour les suites à venir. A aucun moment on pourrait se dire « mais tout va changer dans les autres films ! ». Non, le film est la suite directe de Avengers, et les scénaristes sont conscients qu’il est le troisième volet d’une franchise. En cela, Iron Man 3 pourrait parfaitement conclure sa trilogie tellement la boucle est bouclé. Si nous revoyons à nouveau Tony Stark, ce serait pour le plaisir de revoir le personnage, et pas dans l’attente d’une suite obligatoire à cause d’un cliffangher (genre Thor : le mondes des ténèbres) ou d’un événement cataclysmique dans l’univers Marvel (genre Captain America : le soldat de l’Hiver). C’est un film à part entière, qui n’a ni besoin de suite, ni besoin de voir les précédents pour s’en satisfaire.
Par ailleurs, le méchant interprété par Guy Pearce (Lock Out, Memento) est des plus crédible et surtout cruel. Un vrai méchant sans état d’âme, sans concession, qui diffère totalement du Mandarin, Ben Kingsley (Shutter Island, Hugo Cabret), possédant le plus gros retournement du film, et le plus détesté des fans du comics. N’ayant aucune connaissance du matériau de base, nous dirons simplement que l’idée est très bonne, bien réfléchie et tellement vraie, mais qu’ils auraient dû utiliser un autre personnage pour éviter la fournaise d’insultes qu’ils se sont pris par les fans.
POUR LES FLEMMARDS : Iron Man 3 est un film complet, qui conclut magistralement la trilogie. Humour décapant, scènes d’action spectaculaire, Robert Downey Jr. parfait : une réussite totale.
NOTE : 4/5
THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES
Situé entre l’excellent Iron Man 3 et le réussi Captain America : le Soldat de l’Hiver, le deuxième film de la Phase 2 de Marvel, Thor : le Monde des ténèbres, essaye de rectifier le tir par rapport au premier volet plutôt creux, voir carrément foireux au niveau des scènes d’action. La suite fait mieux, c’est un fait, mais peine à convaincre pleinement tant tout est approximatif. Si on enlève un scénario qui se trouve être d’une platitude monumentale, certes ce n’est pas forcément le point fort des films de Marvel, tout le reste nous laisse quand même de marbre.
Pour commencer, quelques effets spéciaux ratés sont à déplorer. Des passages sont visuellement moches, comme cette scène d’intro aux incrustations loupés. Cette scène qui, d’ailleurs, ne sert strictement à rien. En effet, Odin, père de toute chose (Anthony Hopkins) raconte les fondements de l’histoire, ce qui concerne donc la création de l’univers (rien que ça), les Elfes noirs, la puissance de l’Éther, la cruauté du méchant Malekith, bref pleins de trucs, pour qu’une heure plus tard, ce même Odin nous re-bassine son histoire, avec un livre tout pourri à l’appui ! On a vu les images au début papy, c’est bon, on est au courant !
Côté humour, c’est sympa. On se bidonne comme jamais (enfin, on se bidonne jamais en fait…) car les blagues sont soit consternantes (tiens, je vais balancer mes clefs dans le portail inter-dimensionnel !) soit « gentilles ». Pas un moment d’hilarité, et pourtant on sent qu’ils essayent d’en placer des bonnes. Mais n’est pas Shane Black qui veut les amis.
Ce n’est pas non plus le spectacle offert qui va remonter la pente. Si l’attaque d’Asgard par des vaisseaux spatiaux fait plaisir, ou que la bataille finale est divertissante, le reste s’oublie vite. Rien est explosif ou épique. On est quand même très loin du premier Thor (ceci dit, c’était pas compliqué), mais quand on voit ce qu’il nous est offert dans Avengers ou Captain America : le Soldat de l’Hiver, on est droit d’espérer mieux. Surtout que, chose indéniable, la mythologie et le monde de Thor sont plus intéressants que les autres.
Tout comme Chris Hemsworth d’ailleurs, habité par son personnage, indéniablement le plus classe (peut-être ex-æquo avec Tony Stark) des Avengers. Son capital sympathie reste l’un des arguments les plus solides de ces aventures. De son côté, Tom Hiddelston (Loki) ne démérite pas, bien au contraire. Les voir tous les deux se donner la réplique font partie des excellents moments du film. Une association très buddy-movie, qui ajoute un cachet plutôt cool.
Car c’est aussi ça Thor : le Monde des ténèbres, une diversité de genre bienvenue. Tour à tour romance, buddy-movie, science-fiction ou héroic-fantsy, tout se marie à merveille, l’un ne faisant pas défaut à l’autre. Et se permet quelques passages fabuleux, à l’image de la scène d’enterrement, qui mélange habilement la magie des Harry Potter premier du nom avec un sérieux très Game of Thrones (le réalisateur de Thor : le Monde des ténèbres, Alan Taylor, en a réalisé plusieurs épisodes). Tout n’est donc pas mauvais ici, loin de là, car mine de rien, on passe un bon moment, c’est très divertissant.
POUR LES FLEMMARDS : Tout est approximatif : l’humour, les effets spéciaux, les scènes d’action, le rythme, les décisions scénaristique, tout. Un ravissement insipide.
NOTE : 3/5
CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER
Après Captain America et Avengers, le leader des super-héros Marvel revient pour la troisième fois dans un film quelque peu différent des autres. Là où Thor : le monde des ténèbres s’imposait en oeuvre (fade) plutôt fantastique et Iron Man 3 en high-tech (réussi) hilarant, Captain America : Le Soldat de l’Hiver reste très terre à terre, dû au fait que le héros ne possède pas de super-pouvoir. Est-ce moins impressionnant pour autant ? Que nenni !
Les scènes d’action sont ici une réussite totale, à commencer par la première : l’infiltration du Captain virevoltant (Chris Evans) dans un cargo façon Metal Gear Solid. Discret mais violent, le Solid Snake au bouclier volant se faufile et élimine tous les ennemis du pont un par un, jusqu’au « boss » final, petite baston qui annonce la couleur sur les combats mano a mano à venir. Ce qui est LE point fort de ce film : les combats rapprochés, nous offrant par ailleurs une scène purement jouissive quand le Captain et ce fameux Soldat de l’Hiver s’affronte pour la première fois. Les coups s’enchaînent, les personnages prennent cher, et c’est servi par des chorégraphies assez inspirés.
Non vraiment, l’action ne manque pas de peps, on regrettera seulement quelques plans ça et là de shaky-cam un peu trop prononcés, mais rien de bien méchant. De plus, même si Captain America s’octroie la plupart des scènes impressionnantes, ses deux coéquipiers auront eux aussi leurs moments forts, leurs moments d’héroïsme exacerbés, qui en mettront plein la vue. La Veuve Noire (Scarlett Johansson) devient un peu plus un personnage à part entière, et s’offre enfin une place de vraie partenaire (sans oublier deux trois plans gratuits sur son derrière bien moulé…). Quant au petit nouveau, Falcon, c’est comme tous les petits nouveaux chez Marvel : intéressant, mais mal exploité. Dommage car l’acteur Anthony Mackie (vu dans l’énorme Pain and Gain) est carrément excellent.
Mais bien sûr, l’action ne fait pas tout dans un film. Même si Captain America : Le Soldat de l’Hiver sort du lot, il n’en reste pas moins long, voir lassant à certains moments. Certes, le concept change : nous avons ici affaire à un genre de thriller politique, avec ses coups tordus, ses luttes d’influence, ou encore le scepticisme de tous, mais on ne se sent pas vraiment concerner par tout ce ram-dam environnant. Tous ces bla-bla n’ont qu’un seul effet finalement : casser le rythme. D’autant plus que certains passages sont d’un ennui mortel, tout simplement parce qu’ils tentent des choses sans jamais aller au bout de leurs idées. Rageant.
Cependant, il se trouve tout de même que les conséquences de ce bordel mou du slip sont carrément jubilatoire. Et annonce un renouveau fort sympathique pour la suite de la Phase 2 de Marvel, jusqu’au prochain Avengers.
POUR LES FLEMMARDS : Même si des longueurs s’immiscent tout le long du film, on apprécie l’effort de se démarquer des autres productions Marvel, on reste béat face à la qualité des scènes d’action, et on jubile devant les choix scénaristiques qui remettent certaines choses en question.
NOTE : 3,5/5
LES GARDIENS DE LA GALAXIE
Pour poser des bases simples et précises, sachez qu’on est prêt à pardonner presque tous les faux pas de ces Gardiens de la Galaxie pour une chose incontestable : sa franche bonne humeur. Le film est clairement balisé pour les enfants, il est peut-être même le film de Marvel le plus enfantin de tous, et malgré ça, nous adultes, on s’éclate sans retenu : un raton-laveur râleur (Bradley Cooper), un arbre puissant et bébête qui sait dire qu’une phrase (Vin Diesel), un monde coloré à foison rempli d’assassins et voleurs au grand cœur, tout ça fonctionne avec une facilité déconcertante.
L’humour est détonnant, l’ambiance fun, et c’est en partie grâce à une bande-son disco/pop des plus groovy. Rien que pour la séquence générique du début, on est conquis : Star-Lord, le héros, campé parfaitement par Chris Pratt, explore une zone en ruines totalement abandonnée depuis, semble-t-il, des lustres, en écoutant Come and get your love de Redbone. Sans conteste, on est dans une cool-attitude maîtrisée à la perfection.
D’ailleurs, James Gunn (Super) s’en amuse beaucoup, et arrive à désamorcer des situations qui pourraient être beaucoup trop cliché, en scènes franchement drôles (Star-Lord qui sauve Gamora dans l’espace, par exemple). Même en ce qui concerne les enjeux pitoyables du film (empêcher des méchants d’être en possession d’une orbe surpuissante), le réalisateur s’en moque éperdument. Son but est ailleurs : placer des vannes à tout va – elle ne fonctionnent pas toutes, certes -, montrer que ses héros n’en sont pas forcément, ou encore démasquer la débilité de ses personnages, tout en ajustant le degré d’émotion qu’il faut.
Drax le Destructeur (la surprise Dave Bautista, vu dans Riddick) est d’ailleurs le personnage le plus abouti de tous. Si son but ultime est clairement défini (venger sa famille, graou graou !), il arrive à nous faire rire par sa simplicité effarante, mais aussi capable de nous attendrir par moments.
Mais là où Les Gardiens de la Galaxie nous impressionne, c’est par son gigantisme démesuré. Ces décors majestueux, ces vaisseaux imposants, cet espace infini, tout est d’une merveille hallucinante. A certains moments, on se croirait carrément dans Mass Effect, une trilogie de space-opéra exceptionnelle sortie sur PS3 et X-Box. Grâce à ça, le film nous happe, dès les premières images, et on pénètre dans un univers inconnu sans aucune difficulté. L’immersion est une réussite totale.
Bon, bien sûr, Les Gardiens de la Galaxie possède aussi de gros points noirs, dont un totalement rédhibitoire pour nous. Quand un méchant surpuissant comme Ronan (Lee Peace, Le Hobbit : La désolation de Smaug) doit affronter une bande de gugusses en plein cas de conscience, on est en droit d’espérer un combat final dantesque, une punition en règle. N’espérez pas inutilement : de combat, il n’y en a tout simplement pas. Une grosse séquence aérienne avec des vaisseaux spatiaux, oui, mais une bonne déculottée physique qui craque ton slip, que dalle. A quoi ça sert d’avoir un méchant aussi stylé et puissant qu’on ne voit qu’une seule fois en action dans le film, pour une scène qui, en plus, est loin d’être extraordinaire. Non, grosse déception.
Le film ne manque pas trop d’action (encore que), mais il se trouve qu’en terme de moments de bravoure prenants, Captain America : Le Soldat de l’Hiver le détrône haut la main. Et même si certains passages nous plaisent grandement, comme cette scène où Yondu (l’excellent Michael Rooker, le Merle Dixon de The Walking Dead) utilise sa flèche en sifflant contre une horde d’ennemis, ou bien celle de la prison, on est loin de la claque qu’on s’était pris pour le Captain.
Seulement, comme dit au début, on pardonne beaucoup tellement on se marre et qu’on passe un moment génial en compagnie de ces cinq loosers. Il n’y a pas un pour rattraper l’autre, chacun ayant son propre humour, et le film ne possède aucune longueur. L’alchimie entre les personnages est évidente, on sent une réelle connexion. Du coup, tous les personnages deviennent attachants. Et ça, c’était la chose à pas louper.
POUR LES FLEMMARDS : Le film est une magnifique épopée clairement humoristique et balisé pour les gosses, mais atteint avec une facilité déconcertante nos cœurs d’adultes.
NOTE : 3,5/5
AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON
Avengers premier du nom était l’exemple même du divertissement écervelé par excellence. Bourré d’action et de scènes comiques, le tout en s’articulant autour d’un scénario simple mais efficace, Joss Whedon avait réussi son pari haut la main de terminer la Phase 1 en apothéose.
Trois ans plus tard, le réalisateur a la lourde tâche de réitérer cet exploit. Seulement voilà, entre temps, la Phase 2 de Marvel s’est installée avec fracas, et possède des arguments bien plus solides que sa grande soeur. Entre temps, le fantastique Iron Man 3, le puissant Captain America : le Soldat de l’Hiver et le très fun Les Gardiens de la Galaxie sont passés par là. Le challenge est bien plus ardu, d’autant plus que beaucoup de nouveaux personnages comptent s’intégrer pour lancer la Phase 3. Alors comment Whedon peut s’en sortir cette fois ? Va-t-il nous refaire le même coup de magie, avec une décontraction et un gigantisme transcendant ? Soyons clair, on va poutrer direct là où ça fait mal : c’est non.
Cette fois, la sauce ne prend pas. Et ce pour une seule et unique grosse raison : le film s’éparpille beaucoup trop. A tel point qu’au bout d’un certain temps, l’action d’Avengers : l’ère d’Ultron défile sans réelle saveur, sans que les spectateurs y soit complètement impliqué. Joss Whedon installe parfois de bonnes idées, mais c’est souvent maladroit, et bâcle à longueur de temps ses scènes en laissant le spectateur sur sa faim (Thor dans sa caverne mystérieuse qui va faire trempette six secondes et demi, l’apparition assez merdique d’Ultron, la scène inutilement longue au Wakanda…). Il veut trop en dire, trop en faire, et au final, le tout manque de clarté.
Il nous inflige de la poésie grotesque (viens Hulk que j’te chante une comptine), nous baratine sur des enjeux sans envergure (on va revenir sur le cas Ultron bien assez tôt), et même dans la relation du groupe des Avengers, le coeur n’y est plus : les piques de Tony Stark ne font pas toutes mouche (Robert Downey Jr. perd 2 points de Charisme au profit d’un Chris Hemsworth encore plus cool mais quasi-inexistant), la connexion entre Bruce Banner (Mark Ruffalo) et Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), qui sort d’on ne sait où, est vraiment très mal amené, et pire que tout, aucun d’eux n’arrivent à tirer son épingle du jeu. Qu’on est affaire à un groupe et non à Iron Man et sa bande comme dans le premier film, ça pourrait être une bonne chose, certes. Sauf que non, tout le monde s’éclipse dans un récit confus et brouillon, et s’efface dans le tout numérique impressionnant mais chaotique.
Du moins, non, pas tous. Un personnage arrive à avoir une place de luxe, et tire presque la couverture sur lui dans tout ce bordel : Hawkeye. Jeremy Renner, le grand oublié d’Avengers a cette fois une vraie identité, une histoire, mais aussi et surtout deux trois répliques bien senties.
A l’inverse d’Ultron, le grand vilain de l’histoire, celui par qui on était en droit d’espérer du débat intelligent, une analyse éclairée sur l’humanité, sur le concept de paix, bref de la profondeur comme on n’en fait pas chez Marvel. Mais… Ben en fait c’est ça, on en fait pas chez Marvel. Ultron, machine créée par Tony Stark, se retourne contre son créateur et décide de sauver le monde en détruisant l’humanité. C’est bon esprit, plutôt accrocheur, et promet de grands moments philosophiques intéressants. A la place, les scénaristes se contentent de créer un personnage pathétique qui ne cherche qu’à détruire les Avengers, puis le monde, avec des phrases risibles, sans aucune consistance ni aucun sens. Et qui, de surcroît, se révèle être un piètre leader. Consternant…
C’est d’autant plus rageant car ça partait avec une bonne déculottée dès le départ : la première scène nous met dans l’ambiance sans demi-mesure, avec son lot d’action folle, d’humour désopilant, agrémenté en plus d’un joli plan séquence (même si un peu pompé à Avengers). Dès le départ, le plaisir de retrouver toute la team se lancer des vannes et castagner du méchant est évident.
La suite possède même des moments vraiment chiadés – comme ces scènes de « cauchemars » d’une totale réussite -, des passages complètement fous – à l’image de l’affrontement épique entre Hulk et Iron Man ou cette poursuite sur l’autoroute -, et surtout une ambiance plus sombre, moins festive que le premier volet.
Alors pourquoi gâcher des moments pareils avec, par exemple, les sempiternels pleurnicheries de Bruce Banner (« Je suis un monstre ! Je ne peux pas avoir d’enfant ! »… Hein ??) ou sur la pauvreté des divergences entre Ultron et La Vision (« Ultron, tu as raison, mais tu as tord en fait… » Hein ??). Le scénario est aussi con que Les Gardiens de la Galaxie, mais eux au moins ils la prenaient cool. Faut se détendre le slip les Avengers, Christopher Nolan n’est pas dans les parages, vous pouvez lâcher du leste et revenir aux fondamentaux : nous éclater !
POUR LES FLEMMARDS : La Phase 2 de Marvel ne s’achève pas en beauté : confus, bâclé, réchauffé, le déluge numérique d’Avengers : l’ère d’Ultron ne cache pas la pauvreté du récit. Et pourtant, y’a quand même des scènes qui déboîtent, bordel.