La gouvernance économique mondiale depuis le sommet du G6 de 1975 Au lendemain de la Seconde GM, des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque Internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) tentent d'assurer une gouvernance mondiale et de fournir un cadre propice au développement. A partir de 1975, à la suite de leur échec, une nouvelle gouvernance économique se met en place. Dans le même temps la prise de conscience des dérives sociales et environnementales du capitalisme libéral entraîne la naissance de l'altermondialisme.
En quoi les défis de la mondialisation ont-ils conduit à repenser la gouvernance économique mondiale depuis 1975 ?
La gouvernance mondiale à l'épreuve de la crise dans les pays du Nord 1975-1991
A. La fin du système de Bretton Woods En 1971, Nixon suspend la convertibilité du dollar en or et rend la monnaie " flottante "
Pourquoi ? La diminution du stock d'or de la réserve fédérale et pour enrayer la crise financière.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 entraînent une hausse importante des prix (inflation) ce qui déstabilisent les économies occidentales fortement dépendantes du pétrole.
De nouveaux pays industriels émergent : on les nomme Dragons d'Asie, NPI puis plus tard BRIC.
Face aux difficultés les solutions du néolibéralisme sont choisies au RU (Margareth Thatcher) et aux EU (Ronald Reagan) par les conservateurs. Elles se diffusent dans de nombreux pays qui appliquent le consensus de Washington.
Conséquence ? Privatisation, libéralisation des capitaux, réduction des dépenses publiques = une déréglementation.
Dans les années 1980, la mondialisation s'accélère grâce aux progrès technologiques (Internet, fibres optiques, satellites)
Les services financiers sont de plus en plus déconnectés de l'activité économique réelle et les transactions boursières connaissent une véritable explosion :
- en 2013 : 5300 milliards de dollars échangés par jour ;
- Les plates-formes boursières sont en dessous des trois millisecondes dans 60 % des cas"
Pour pallier les effets des chocs pétroliers et des crises financières, les Etats les plus riches organisent des réunions régulières des chefs d'Etat et de gouvernement : ainsi né en 1975 le G6, plus tard G7 en 1976 avec l'arrivée du canada. De plus c'est un moyen de s'opposer aux nouveaux acteurs privés (FTN, Agences de notation,...) Il est accusé de promouvoir un processus de mondialisation libérale profitant aux pays les plus développés. Le poids FMI est raffermi en 1982 : le Mexique annonce qu'il ne peut pas payer sa dette. Le Fmi redevient un gendarme des politiques économiques des Etats en difficulté et impose des mesures sévères pour rééquilibrer les comptes publiques. Ces mesures sont inspirées du néolibéralisme car elles privilégient l'équilibre financier au détriment de l'emploi, de l'éducation ou de la santé. Toutefois ces mesures ne permettent pas toujours de sortir de la crise de la dette pour certains Etats. De plus, les menaces qui pèsent sur les inégalités et l'environnement démontrent la nécessité d'une gouvernance mondiale COMMUNE. En 1987, le rapport Brundtland sur le développement durable insiste sur cette idée. Enfin, la gouvernance commune semble être compromise avec la création d'associations régionales : Traité Unique européen en 1986, APEC en 1989, Mercosur en 1991). Le krach boursier de 1987 le démontre. A. Les années 1990 : une gouvernance mondiale libérale sous influence américaine. 1991 : implosion de l'URSS qui permet aux EU de devenir le chef d'orchestre de la gouvernance économique. Le capitalisme triomphe alors. En 1994, au terme de Détails sur l'OMC : voir cours sur la mondialisation. Enfin les principes du consensus de Washington s'imposent à un nombre croissants d'Etats qui ouvrent de plus en plus leurs marchés (on parle de taux de pénétration). Les échanges internationaux s'intensifient et les BRIC connaissent des taux de croissance record. l'Uruguay RoundDes acteurs non étatiques exercent un poids de plus en plus importants : FTN, banques, ONG. Voir le cours sur la mondialisation. Cette mondialisation " élargie " n'empêche pas la répétition d'épisodes de crise du capitalisme : des économies interdépendantes et des mouvements financiers échappant aux Etats et aux institutions internationales : , l'OMC remplace le GATT (en 1995) : renforcer le libre-échange, élargir les négociations commerciales à l'agriculture et aux services. Cette crise entraîne l'élargissement du G7 en G20 qui accueille des BRIC et pays du Sud émergents (pour info : un brésilien dirige l'OMC depuis 2013) La mondialisation a stimulé la montée de nouvelles puissances et provoque une concurrence sévère entre Etats qui bloque les réformes mondiales à prendre : Le virage des années 1990-2000 : la gouvernance économique se complexifie.
- la crise des subprimes en 2008 qui démarre aux EU >> au monde. La crise du crédit devient bancaire, boursière et financière !
- 2009 : crise de la dette en Grèce >> crise de la zone euro (550 milliards d'euros sont injectés en 2010 par Etats européens et FMI)
Les ONG altermondialistes se présentent comme des porte-paroles d'une société civile globale (forum social mondial en 2001). La crise de 2008 a suscité l'apparition de mouvements citoyens : Les Indignés, Occupy Wall Street, Podemos (Espagne). Cependant la contestation a encore des effets limités comme le montre le questionnement autour du réchauffement climatique : Protocole de Kyoto (1997) au sommet de la Terre de Rio (2012) : seulement des discours d'intention et rien de véritablement concret dans les faits. Certains comme Joseph Stiglitz (voir cours mondialisation) défendent le projet d'une gouvernance plus démocratique qui pourrait s'exercer dans le cadre des nations Unies. Consensus de WashingtonDéréglementationNéolibéralisme :Altermondialisme : crédits accordés à des emprunteurs qui n'ont pas uen capacité de remboursement suffisante. : mouvement politique et économique, organisé à l'échelle mondiale, qui cherche à modifier les règles du commerce mondial. doctrine qui prône le libre jeu des forces économiques tout en limitant l'intervention de l'Etat dans la vie économique et sociale. : assouplir, voire supprimer les règles, fixées par les Etats, qui encadrent l'activité économique. : règles qui organisent le désengagement de l'Etat dans l'économie. développement durable, lutte contre les problèmes de la dette, les dangers d'une trop forte libéralisation du commerce,...
Aujourd'hui la quête d'une gouvernance plus équitable et démocratique est-elle possible ?