Weird Loners // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Parfois j’ai du mal à comprendre les chaînes américaines quand elle commande des séries prometteuses et qu’elles n’en font rien du tout. Surtout quand ces séries sont de qualité. Côté sitcom, FOX a déjà un passif assez impressionnant de comédies maîtrisées comme Traffic Light (dont le nom était déjà très mal choisi et ne définissait même pas l’univers de la série mais qui était une vraie réussite), Ben & Kate (dont la première saison reste délicieuse encore aujourd’hui et une référence par moment), sans parler de comédies non diffusées. Le plus gros problème de Weird Loners c’est probablement son nom. Sincèrement, avec un nom pareil je n’ai pas vraiment été excité à l’idée de découvrir cette série et elle était donc déjà morte avant même d’avoir été diffusée. Comment vendre une comédie qui porte un nom pareil ? Pas facile. Mais c’est dommage car Weird Loners est une vraie réussite. C’est drôle, frais et cette comédie parvient à faire quelque chose d’original avec une thématique pourtant déjà multi-exploitée à la télévision : la comédie de potes et de colocataires. New Girl est déjà une comédie de ce genre là et l’angle utilisé est assez classique mais il a réussi à faire mouche. Au premier abord, cela ressemble à toutes les comédies de ce genre là que l’on peut voir fleurir chaque année sur les networks mais quand on regarde la série d’un peu plus près on en est loin.
Très loin. L’avantage de cette série c’est d’avoir dans un premier temps un casting particulièrement bon de Zachary Knighton qui démontre avec Weird Loners qu’il n’est pas fait que pour se morfondre dans un coin (comme dans Happy Endings) et qu’il peut avoir ses moments de comédie. Mais c’est sans compter sur la présente de Becki Newton (Ugly Betty) que j’aimerais voir un jour réussir à avoir un succès à son actif car la pauvre, depuis l’arrêt de la série de ABC, elle ne décroche aucun rôle dans une série qui fonctionne (ou alors malgré de bons concepts, elles s’effondrent, comme c’est le cas avec Weird Loners par exemple). Michael J. Weithorn revient à une génération de comédie passées tout en osant la transporter dans le présent. Il y a donc un humour qui n’est pas sans rappeler des comédies multi-cam des années 80 (Sacrée Famille par exemple pour laquelle il a écrit plusieurs épisodes). Mais Weird Loners n’est jamais ringarde. Au contraire, je dirais même qu’elle sait vivre avec son temps. On se retrouve alors au milieu de séquences toutes plus étranges et cocasses les unes que les autres. L’association avec Jake Kasdan (réalisateur sur New Girl et Ben & Kate) permet aussi de garder une certaine cohérence visuelle entre les séries de la chaîne et garde un oeil presque intimiste par moment.
J’aime bien la façon qu’il a de mettre en scène les choses car le grain qu’il utilise est parfait pour une comédie fraîche comme celle-ci. C’est lumineux et l’on a envie d’en voir encore plus. Les premiers épisodes parviennent même à prouver qu’il sait donner une vraie ambiance visuelle à une série. Par ailleurs, j’aime bien l’alchimie entre Zachary Knighton et Nate Torrence et la série parvient à nous offrir quelque chose d’assez sympathique en termes d’intrigues et de personnages. Car l’alchimie est très important dans une comédie de potes. Becki Newton nous offre donc la possibilité de voir d’autres choses et de faire d’autres choses. Elle reste fidèle à elle-même, souvent un peu plus folle que les autres. Au delà du premier épisode, la série parvient à développer un peu mieux ses personnages au fil des épisodes suivants, à nous toucher au travers de ces personnages et à nous offrir une vision complètement différente des choses qu’elle présente. C’est bien la preuve qu’il y a quelque chose qui fonctionne dans cette série et que l’on ne pouvait pas demander mieux de sa part. Finalement, cette petite comédie n’a pas eu la chance d’être connue, d’être un succès et donc de pouvoir montrer ce dont elle était vraiment capable. En six épisodes elle a fait pas mal de belles choses et je n’en attendais pas moins de la part de la série.
Note : 7/10. En bref, dommage que cette comédie ait été un flop, elle aurait mérité d’être mieux considérée.