- qu’un holonyme est un mot, on le précise car il ne faut dans cette vie négliger ni les liens sociaux ni les liens lexicaux, un mot donc, lié à un autre par une relation de tout à partie, comme vélo pour guidon, et son antonyme, qui est lui-même l’antonyme du mot synonyme, est méronyme, partie à tout, pédales, selle, chaîne, ou rayons, pas d’ostracisme, pour bicyclette. L’hyperonymie, du plus général au plus spécifique, s’oppose, quant à elle, à l’hyponymie, du plus spécifique au plus général, vélo pour moyens de transport au contraire de moyens de locomotion pour bicyclette. La paronymie, pour sa part, désigne des mots de sens différent mais de forme relativement voisine. Mais, conclusion capillotractée du jour, puisque canapé ne se rapproche que de façon très lointaine de vélo, juste après avoir lu les deux paragraphes suivants, on pourra enfourcher le second, se mettre en danseuse pendant les minutes nécessaires, puis, ensuite seulement, seulement ensuite, se lover dans le premier, avec, pour seule unique et suffisante motivation, la légitimation des lignes précédentes. Lorsque la solution est sous nos yeux mais qu’on regarde ailleurs, il faut espérer avoir la chance de buter dedans.
- que le requin-taureau pratique l’oophagie. Hum, a priori, à demi-réveillé, yeux mi-clos et embourbés de chassies, on ne se sent pas obligé de partir à la quête d’un canard à trois pattes pour les lui briser. Mais si on y regarde de plus près, notamment sémantiquement, on se rend compte qu’on parle ici de cannibalisme intra-utérin. Estomaquant. Aussitôt éclos, les petits requins-taureaux s'empressent de dévorer les autres œufs, leur frères et sœurs donc. Le carnage ne s’arrête pas là, ils continuent de s'entre-dévorer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Le highlander de la sélachimorphophagie. Un seul petit naîtra, bien nourri, et potentiellement plus résistant. C’est une méthode, spéciale, mais une méthode. L’Homme devrait-il pousser ses petits à se dévorer en pouponnière afin de ne garder que les plus costauds et ainsi éviter de se bouffer la gueule entre voisins plus tard ? Il ne suffirait plus alors, dans cette société de petits anthropophages devenus grands, jamais malades, jamais fatigués, car super-résistants depuis la naissance, que de créer des robots toréadors aquatiques pour faire un tri définitif, puisque l'homme-requin-taureau serait évidemment amphibie. Lorsque la solution est sous nos yeux mais qu’on les lève au ciel, il faut espérer avoir la chance de buter dedans.
- que d'après une étude de chercheurs de l'Université de Californie, boire une canette de soda par jour accélérerait le vieillissement de la peau de deux ans, deux canettes quotidiennes de quatre ans et demi, soit autant que la consommation de tabac. Alors, précision, ça ne vieillit pas l'épiderme dans la journée, mais au bout du compte. On ne se lève pas lisse et se couche fripé. Néanmoins, il semble donc évident que le gouvernement français doit investir largement dans des usines de production cosmétique et pharmaceutique, et, dans le même temps, inciter discrètement à la consommation de soda, en allégeant discrètement les charges sur l’emplacement de distributeurs, en défiscalisant secrètement la publicité pour ces produits, en incitant, dans un couloir sombre et en fond de bâtiment, les chaînes du service public à promouvoir les sodas sous forme de pseudo-reportages scientifiques à la gloire du produit, et, évidemment, en parallèle, l’état français doit poursuivre dans l’écoute du lobby des cigarettiers pour les laisser vendre leurs paquets, afin, puisque c’est le but final, d'écouler un maximum de crèmes antirides provenant des usines nationalisées, puisque, avec cette surconsommation, les français Shar Pei n'auront plus qu'un seul loisir, se lisser. Lorsque la solution est sous nos yeux mais qu’on les garde clos, il faut espérer avoir la chance de buter dedans.
Magazine Humeur
dimanche 10 mai 2015