Par Bernard Vassor
La cour de la ferme à Montfermeil
La ferme et le moulin.
Aux environs de 1880 par Pierre Fauconnet, Musée de Chelles.
Si la légende du dessin est exacte, ce serait la mère de Jean Baptiste serait représentée devant la ferme, attenante au moulin.
UNE INFORMATION INÉDITE :
ANTOINE RENARD par Etienne Carjat, (1828-1906)
Venons en maintenant au chanteur qui a composé la musique du Temps des Cerises.
Antoine-Aimé Renard est né à Lille le jour de la Saint-Valentin en 1825. il est mort à Paris le 9 mai 1872; il y a 143 ans aujourd'hui..
Dans sa jeunesse, il travaillait à Reims comme ouvrier-fondeur, et le soir il poussait la chansonnette dans les cours, dans les rues et dans les cafés. Revenant dans sa ville natale, il fut engagé sur la scène du Grand-Théâtre comme choriste. Ensuite, il parcourt la France courant de cachets en cachets avant d’être admis à l’Opéra de Paris en tant que ténor. Il fonda une agence lyrique au pied de la Butte Montmartre. Entre temps, comme nous l’avons vu dans la première partie, il avait rencontré à Bruxelles en février 1867 Jean Baptiste Clément qui lui avait cédé les droits de son poème intitulé « LE TEMPS DES CERISES » dans les conditions supposées faisant partie de la légende étayée par aucune confirmation. La chanson fut crée cette année là (1867) à Bruxelles, pour la première fois au Casino de la ville.
La partition fut édité chez l’éditeur de musique Egrot, 25 boulevard de Strasbourg
Contrairement à ce qui est dit, répété, seriné, la chanson ne fut pas un hymne pendant la Commune de Paris. Elle l’est devenue quatorze ans plus tard lors de la parution d’un recueil de chansons auto-édité par Clément à compte d’auteur, dans lequel il décide de dédier ce poème à une mystérieuse « Louise ouvrière ambulancière bénévole du côté des travailleurs » Le prénom de Louise est aussi celui de sa tante du côté maternel qui l’ a soutenu dans ses nombreuses périodes de vache maigre.
Antoine Renard et Jean Baptsite devaient certainement se connaître, bien que rien ne l'atteste, ils étaient tous les deux en relation avec le magnifique Joseph Lemaitre dit DARCIER., car il avait déjà composé deux chansons de Clément en 1863 : "Le chant du moulin, et Quand nos hommes sont au cabaret". Renard fut l'interpretre de nombreuses chansons de Darcier..
Voici maintenant la partie épineuse de mon histoire : , pendant et après la Commune de Paris, les insurgés faisaient l’objet d’une surveillance permanente. A la préfecture de police, un cabinet « noir » dirigeait le vaste réseau d’informateurs, qui fournissaient des comptes rendus des faits et gestes des communeux. Un commissaire spécial, le commissaire Lombard ne rendant de comptes à personne, sauf au ministre de la justice, diligentait le bataillon de mouchards appointés. Un document trouvé aux archives de la police fait état d’une correspondance entre le commissaire et Etienne Carjat? lui demandant de donner une petite somme au chanteur Antoine Renard pour lui venir en aide. Renard qui souffrait d'un cancer de la face depuis plusieurs année, était dans une phase terminale en 1872 et se trouvait dans le plus grand dénuement. Ce qui me conduit à penser que la somme prélevée sur les fonds de la préfecture devaient correspondre à un service quelconque. De même que faut-il penser des rapports d'Etienne Carjat avec le commissaire Lombard ?
Il est à noter que cette guinguette qui était "le Moulin de la galette" de sa grand-mère Charlotte a été dans un chapitre de Thérèse Raquin, le lieu, où Thérèse avec son amant a assassiné son mari.
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A SUIVRE, Jean Baptiste Clément en exil.