Ah, oui, c’est moi !
Parce que lorsque j’ai entendu pour la première THE VEIL de Simian Ghost, je me suis assise et j’ai pensé à une seule personne : Brian Wilson, le génial et mythique leader de The Beach Boys… Cinquante ans (oui, l’année prochaine, mais bon) après l’album le plus merveilleux jamais entendu (PET SOUNDS), Simian Ghost frôle le frisson. Ces trois suédois prouvent que le pays scandinave ayant produit Abba, The Cardigans, The Hives, Millenium, Mankell, Nobel, Celsius, Ingrid Bergman, Alexander Skarsgård, Henrik Lundqvist, Stefan Edberg et ‘Ibra’ (oui, je connais mes classiques suédois !), n’a pas fini de nous donner de la beauté et du talent à tous les étages.
Je suis trop dithyrambique ? Oui, jamais à juste titre…
Les mélodies de ces jeunes gens (24 – 30 ans) sont un enchantement, un petit air pop avec un relent de funk dansant (Never Really Knew) avec une mélancolie à la limite du bonheur absolu. THE VEIL est le troisième album du trio et les voix juvéniles flottent parfaitement autour de nous (Float). C’est léger, éthéré, tout en étant suffisamment profond pour avec plusieurs degrés de lecture après plusieurs écoutes. J’ai une l’impression que les petits suédois avaient avalé Wilson, Debussy et Ravel et avait tout recraché sereinement, avec maîtrise.
Bon, je vous l’accorde, si vous voulez du rock, de la basse à faire écrouler un bâtiment, vous pouvez vous passer de THE VEIL, car vous allez vous endormir (ou vous ennuyer) à la vitesse de la lumière.
Pourtant, cet album donne envie d’aller vous aventurer sur les routes, au volant d’une décapotable, les cheveux au vent (notamment ‘Cut Off Point’) ! Ça vous vide l’esprit, ça vous allège d’une grosse partie de vos problèmes… Les chœurs féminins enveloppent tout et renforcent brillamment le chant psychédélique de Simian Ghost. Par exemple, ‘Fight Even’ fait penser à Neil Young qui serait copain comme cochon avec Brian Wilson et Sigur Ros ; A un moment donné, et malgré les quelques relents rock (oui, enfin, ne vous attendez pas non plus à pur rock), on en reste si mélancolique que l’on en pleurerait (Endless Chord). Reste aussi la pop de ‘Echoes of Songs’ qui rend hommage à Trish Keenan interprétée par Maja Agnevik avec une jolie profondeur dans la légèreté.
Alors, je pense que vous avez compris le but de ce papier :
Ne passez pas à côté de ce joyau de pop lumineuse, à la limite du parfait, si la place n’était pas prise par The Beach Boys et son PET SOUNDS… Mais je ne doute pas que Simian Ghost va nous prouver rapidement que la relève est (enfin) assurée.
Ah, oui, mais, là, en ce début 2015, il fallait bien cette touche de beauté pour contrebalancer le côté obscur…