La Méditerranée au fil du temps : de l'histoire ottomane à la modernité espagnole
Pour cette 5ème édition, tout en restant fidèles à notre ligne éditoriale, nous recherchons à rester le reflet de l'évolution de la photographie méditerranéenne : " Découvrir et redécouvrir " reste le principe proposé par Jean-Luc Monterosso dès le début.
Redécouvrir Edouard Boubat et les images de " Mediterraneo " , livre édité en Italie : ce travail peu connu des années 50 et 60 est un hommage aux méditerranéens dans la lignée de la photographie humaniste française. Le côté apaisant de ces images interroge sur la réalité d'aujourd'hui.
Cette année le pays invité est l'Espagne dont Fernando Perracho, créateur de la galerie Valid Foto assure le commissariat en proposant un extrait de la très riche photographie espagnole. Hommage tout d'abord à Toni Catany, récemment disparu, au travers de ses tirages platine exceptionnels. En contrepoint, un artiste contemporain, auteur de l'affiche du festival, Álvaro Sánchez-Montañés présentera ses photographies insolites et distanciées, en extérieur, sur le port de Sanary. Gabino Diego, grand acteur madrilène, a confié au festival la partie espagnole de sa riche collection. Luis Vioque, quant à lui, installera ses panoramiques évoquant un temps suspendu dans la Galerie de la Rochetaillée. Enfin, Jorge Ribalta et ses miniatures, interroge sur la réalité du medium photographique dans sa dimension documentaire.
Gagnant du concours photo de Photomed Liban 2015, Karim Sakr, " street photographer " succède à Serge Najjar, vainqueur en 2014. Beyrouth in motion, exposition du Ministère du Tourisme libanais, propose une vision de la ville dans l'âge d'or des années 60, autre occasion de voir combien la Méditerranée a changé et perdu de son insouciance. Les instantanés des jeunes plongeurs du fameux Rocher aux Pigeons de Randa Mirza font écho à l'effervescence de cette ville.
Le lien de Sanary avec la Turquie sera évoqué par 2 expositions : Sacit Kutlu, historien, nous transportera dans la Turquie de la fin du XIXe siècle avec ses cartes postales anciennes quand George Georgiou (Signatures) nous donne une vision personnelle et étonnante de la Turquie contemporaine. Arno Brignon, représenté également par Signatures, présente une vision décalée du rocher de Gibraltar, porte d'entrée
en Méditerranée.
On découvrira, pour la 1ère fois en France, le travail en noir et blanc sur l'isolement de John R. Pepper, photographe italo-américain. L'Exposition d' Angelo Antolino (Cosmos) présente la vie des femmes napolitaines dont les maris de la Camorra sont emprisonnés. Le voyage en Sicile se poursuit avec les photos de l'iconographie religieuse dans les échoppes de Palerme d' Emma Grosbois. Enfin, Alessandro Puccinelli nous interroge de manière percutante sur la question de la dégradation de l'état de la mer à travers les déchets qu'elle charrie ; Philippe Joachim, en contrepoint, montre la pureté du milieu marin dans lequel évoluent les apnéistes.
Vasantha Yogananthan nous entraine dans la vie des habitants de la plage de Piémanson (Camargue) qui perpétue, contre vents et marées ou lois liberticides, la tradition des cabanons, véritable culture du Sud. Minot-Gormezano présentent à Bendor " L'Ivre du monde ", travail sur la rêverie de la matière et de l'espace. Bruno Boudjelal (VU') exposera ses photographies ainsi qu'une sélection des prises de vues réalisées pendant son workshop organisé en mars à Alger par l'Institut français.
L'extension du festival sur la Communauté d'Agglomération Sud Sainte Baume se traduit par la présentation de 2 expositions sur les communes de La Cadière et du Castellet : à la maison du terroir et du patrimoine, Sylviane Bykowski, Henri Del Olmo et Pascal Fayeton donneront trois visions personnelles des paysages et de la nature de la région; au Brulat, le domaine de l'Olivette, très impliqué dans la proposition artistique en général, présente un résumé de l'ensemble de la programmation.