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Cocody, la bourgeoise aux pieds nus

Publié le 08 mai 2015 par Novelist225

Le spectacle affligeant d'un véhicule aux vitres brisées à quelques encablures d'une route à grand trafic...

Nous sommes à bientôt cinq jours du déclenchement de la grève des chauffeurs de taxi communaux, ou "warren" dans le langage des usagers.

A l'origine, il y aurait un bras de fer entre la Mairie et les "syndicats", ces organisations informelles tant décriées, qui prélèvent des taxes aux conducteurs de taxis communaux.

Même si l'on peut comprendre le courroux de la Mairie de Cocody devant un circuit opaque de levée de taxes sur son territoire, l'actuel bras de fer apparaît-il comme la voie indiquée pour régler le problème ?

Les questions liées aux transports sont extrêmement sensibles en ce qu'elles impactent directement sur la qualité de vie des populations : panier de la ménagère, école, santé, commerce etc.

En outre, depuis de longues années subsistent ces syndicats décriés. Quel est le contentieux avec des conducteurs de taxis communaux qui subissent sans broncher une levée de taxes informelles ?

N'est-il pas indiqué de mieux structurer ces syndicats afin d'en faire des interlocuteurs crédibles de la Mairie ?

Peut-on limiter un certain désordre qui règne dans la filière à la seule présence de ces syndicats ?

Dans tous les cas, ce sont encore une fois de trop, les populations qui subissent les contrecoups de ces débrayages inopinés, sauvages, dans une cité bourgeoise où tous les résidents ne roulent pas forcément en carrosse.

Il subsiste également le risque de renvoyer dos à dos et de manière brutale, les conducteurs de taxis communaux et ces syndicats, avec à la clé un dénouement sanglant.

Aujourd'hui, ce sont des vitres saccagés pour punir les éventuels contrevenants au mot d'ordre de grève. Demain, il pourrait y avoir de graves affrontements, étant donné que l'immobilisme imposé par les syndicalistes mécontents, ne fait pas forcément l'affaire des conducteurs et propriétaires de taxis communaux. On nous rétorquera peut-être que la grève n'a pas touché les taxis compteurs et les minicars (gbakas) ; toutefois, à Cocody, toutes les zones ne sont pas accessibles aux minicars, quand le résident moyen ne peut s'offrir le luxe de couvrir journellement la moindre distance donnée en taxi compteur.

L'improvisation de taxis compteurs en "warren" pour soulager un tant soit peu la peine des usagers, présente un risque certain de voir se développer les agressions opérées par des groupuscules d'individus peu scrupuleux, dans le but de délester d'honnêtes citoyens ou même d'attenter à leur vie.

Vivement le retour à la normale !

Félicité Annick Foungbé Zimo, écrivain et analyste


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