Longtemps l’histoire officielle du royaume du Maroc a voulu nous faire avaler que le Maroc était né avec l’arrivée des premiers musulmans et que ce qui était advenu auparavant relevait de l’anecdote, ou tout au plus de la légende.
Depuis la reconnaissance officielle dans le préambule de la Constitution du 1er Juillet 2011 de “la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie“, il n’est plus question d’occulter qu’il existe un Maroc anté-islam.
Il est devenu évident que ce Maroc doit être enseigné, que des recherches doivent être encouragées pour en dévoiler les secrets longtemps enfouis sous le tapis de l’historiographie officielle!
Et ainsi que tous les marocain/nes doivent saluer avec respect la parution “JUBA II, roi, savant et mécène” l’ouvrage de Zakia DAOUD publié chez les éditions ART-DIR en septembre 2014, au prix fort attractif de DH 120;
.Cet ouvrage, écrit avec le sérieux et la compétence reconnus de Zakya DAOUOD, militante et intellectuelle sérieuse et reconnue, nous présente un roi numide ayant régné, un quart de siècle l’ère chrétienne, donc plus de six siècles et demi avant l’apparition de l’islam, sur la la Maurétanie – qui comprenait une partie de l’actuel Maroc et une partie de l’actuelle Algérie avec comme capitale Volibulus, dans la région de Meknes, et des centres urbains développés comme Tingi (Tanger), Benassa (dans le Gharb), Lixus (Larache), Tamusiga (Essaouira) Russzadir (Melilia), Tamuda (Tétouan).
Ce territoire était une région riche et développée avec une agriculture florissante (canne à sucre, oliveraies), une industrie naissante (ateliers de fabrication de pourpre, colorant rouge à base de faune marine, dont Jubba II serait l’inventeur, ateliers de salaison de poissons à Lixus, unités de frappe de monnaie), un système d’irrigation et d’alimentation en eaux des centres urbains sophistiqué inspiré des aqueducs romains.
Jubba II fut par ailleurs un homme de culture et d’érudition : il écrivit de nombrueux ouvrages d’histoire romaine et grecque qui font référence, il entreprit des explorations, il reçut dans son royaume tout ce comptait dans le monde intellectuel de son époque, il réunit une collection impressionnante d’objets d’art et de manuscrits.
Zakya DAOUD a eu l’intégrité intellectuelle de ne pas caché que le régne de JUBBA II, pour exceptionnel qu’il soit, reste quand même tributaire de l’influence et la puissance de ROME. Ce “royaume client” évite ainsi une occupation directe des forces romaines!
Elle n’a pas non plus évité de rappeler que JUBBA II, fils de Jubba I roi numide battu par les forces de César et poussé au suicide pour éviter l’himuliation ultime, ne doit son accession au trône de son père par la volonté de AUGUSTE exprimée par un document appelée “lettre incomparable” du 16 janvier de l’an 16 avt J.C.
Malheureusement, le royaume de Juba II éclata sous les coups de buttoir des divisions intestines et sous la prerssion de la révolte de Tacfarinas! Et c’est le début d’une autre histoire.
Le livre de Zakia DAOUOD est, comme tous ses ouvrages, bien documenté, avec des notes de bas de pages nombreuses et variées, un bibliographie intéressante et il reste accessible à toute personne s’intéressant à l’histoire de ce pays.
Ouvrage à avoir absolument dans sa bibliothèque!