Plusieurs trains de retard,comité de pilotage de ligne Bordeaux-Nantes
Publié le 08 mai 2015 par Blanchemanche
#SNCF #BordeauxNantesHier 7 mai, le comité de pilotage de la ligne Bordeaux-Nantes a réuni élus, représentants de l’État, de la SNCF et… plusieurs dizaines de manifestants.
La foule des manifestants s’est réunie hier devant la préfecture de la Vendée, à La Roche-sur-Yon.©Photo Philippe BerteauNaturellement, ils se sont réunis devant la gare de La Roche-sur-Yon (en Vendée). Dans une ambiance plutôt détendue, les 160 manifestants (estimation de la police) ont ensuite gagné la préfecture départementale où se tenait le comité de pilotage de la ligne Bordeaux-Nantes. Répondant à l'appel des syndicats de cheminots et des associations d'usagers, le cortège entendait protester contre « l'abandon » de la ligne atlantique, principalement de la portion entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon. C'est en effet ce tronçon de voies de 103 kilomètres qui concentre les principaux soucis de la ligne. En matière de rénovation des voies, ce sont des trains de retard qui ont été accumulés au fil de décennies d'immobilisme.Reconnue de manière unanime comme urgente, la rénovation de la voie ferrée entre les préfectures de la Charente-Maritime et de la Vendée a été actée hier. Mais contrairement à ce que SNCF Réseaux souhaitait, il semblerait que les collectivités territoriales (1), sous l'influence des Conseils régionaux des Pays de la Loire et du Poitou-Charentes, ont obtenu le maintien de deux voies sur cette portion. La SNCF aurait été contrainte de renoncer à son projet de passer ce tronçon sur une seule voie.Syndicats méfiantsPour Jean-Yves Couturier (CGT cheminots de La Rochelle), la réduction à une seule voie « limiterait les potentialités de la ligne en termes de fret et de voyageurs ». En effet, un tronçon en voie unique suppose d'aménager des zones de croisement mais limite forcément le nombre de trains engagés sur cette portion. Hier soir, le cheminot CGT restait méfiant et attendait des preuves du changement de cap de la SNCF. « La crainte de voir le tronçon La Rochelle-La Roche passer à une voie demeure. C'était une volonté tellement farouche de la SNCF… »Deux fois plus lentPour Brigitte Desveaux - vice-présidente de la Communauté d'agglomération rochelaise (CdA) en charge des transports -, le renoncement de la SNCF ne fait pas de doute : « Le scénario retenu est bien celui des deux voies. C'est pour ça, d'ailleurs, que la convention de financement va être retravaillée. Elle sera présentée au vote des différentes collectivités avant l'été. » Les travaux sur la voie ne commenceront qu'en 2019 mais les études seront lancées dès 2016. Au total, ce sont 250 millions d'euros de travaux qui seront engagés pour rénover les deux voies. 120 dans le cadre du nouveau Contrat de plan État-Région (80 pour les Pays de la Loire et 40 pour Poitou-Charentes) et le reste avec le suivant. Si la SNCF a lâché du lest sur la question du nombre de voies, sur celui de la réduction de la vitesse des trains (toujours sur la portion entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon ), elle n'a rien voulu entendre. Les représentants de SNCF Réseaux ont confirmé ce que « Sud Ouest » annonçait dans son édition du 5 mai : les trains ne dépasseront pas les 60 km/h entre les deux préfectures de la Charente-Maritime et de la Vendée. Le trajet, actuellement effectué en une heure, va quasiment doubler. Une mesure qui devrait être mise en place dès le mois de décembre et qui se poursuivra jusqu'à la fin des travaux sur les deux voies, soit en 2021 et ce dans le meilleur (et presque improbable) cas où plus aucun contre-temps ne viendrait freiner la rénovation de ce tronçon délaissé.Dans ces conditions, entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon, l'intérêt du train sera des plus hypothétiques. Lors du comité de pilotage, la SNCF a été invitée à faire un effort tarifaire pour compenser la perte d'attractivité de sa liaison. Jean-Yves Couturier et les syndicats de cheminots assurent qu'il est encore possible de faire ce trajet en toute sécurité à une vitesse supérieure. « Si on voulait tuer toute notion de correspondance et vider nos trains, on ne s'y prendrait pas autrement », enrage le cheminot rochelais.« Qu'on réduise la vitesse sur certains endroits très dégradés, je le comprends, mais pas partout. On va se battre et rameuter les élus », promet le syndicaliste CGT.Jean-Yves Couturier rapproche cette décision brutale et sans concession de la SNCF de ses préconisations de fermetures des arrêts de Rochefort, Pons, Jonzac et Montendre. Des propositions faites dans le cadre de la commission Duron. Une commission qui influera grandement sur l'avenir de la ligne Bordeaux-Nantes. Hier, en actant d'importants travaux de rénovation, le comité de pilotage a tout de même offert un possible avenir à cette ligne.(1) Les trois Régions des Pays de la Loire, de Poitou-Charentes et de l'Aquitaine (non-financeur), les deux Départements de la Vendée et de la Charente-Maritime et la Communauté d'agglomération de La Rochelle.
LUC BOURRIANNE[email protected] Publié le 08/05/2015
http://www.sudouest.fr/2015/05/08/plusieurs-trains-de-retard-1914712-1391.php