Le » trac » peut être votre ami annonçait ce communiqué de l’American Psychological Association à la publication de cette étude sur le stress. Des études ont en effet déjà montré qu’apprivoiser et réévaluer son excitation ou son stress comme un état positif peut influer positivement sur la physiologie, l’attention et la performance. Cette étude montre que ce travail sur son stress et sur soi va bien-au-delà de la performance, et contribue à en faire un allié pour la santé.
Plusieurs études ont déjà suggéré que certains stress stimulent le cerveau, en particulier cette étude de Berkeley publiée dans e Life qui suggère qu’un stress bref a un effet bénéfique sur l’hippocampe, améliore la capacité d’adaptation du cerveau et le maintient en alerte. Mais ici, il s’agit d’auto-perception du stress et d’effets biologiques mesurables du stress.
Cette équipe de chercheurs de l’Université de Rochester, de l’Université de Californie, San Francisco (UCSF) et de Harvard, spécialisée sur le stress, avaient montré en 2013 qu’apprendre à » repenser le stress » et ses différents symptômes peut nous aider à améliorer non seulement notre performance mentale mais aussi notre santé physique. Les chercheurs ont mené plusieurs expériences montrant chez des participants soumis à stress social, que ceux qui sont formés à mieux comprendre la finalité de la réponse au stress et à réévaluer leur stress comme un outil d’aide à la performance, vont présenter une réponse cardio-vasculaire bénéfique, avec une moindre vasoconstriction et un débit cardiaque plus élevé.
D’autres expériences, comme celle du » Trier Social Stress Test » menée auprès de 69 étudiants par la même équipe, montrent que des participants informés (ici à l’aide de résumés d’études scientifiques sur le sujet) que les signes d’excitation comme l’augmentation du rythme cardiaque sont à associer avec une meilleure performance, présentent des niveaux salivaires réduits d’une protéine, associée au taux de dopamine et d’adrénaline dans la réponse aiguë au stress. En bref, la réévaluation du stress peut inverser ses conséquences délétères.
Le stress n’est pas forcément mauvais, explique Jeremy Jamieson, professeur de psychologie à Rochester et auteur principal de l’étude. » Si on interprète souvent les sensations de stress, comme les gargouillements dans l’estomac ou le cœur qui bat, comme le présage de quelque chose de mauvais, ces signes signifient simplement que notre corps se prépare à répondre à une situation exigeante « . Le corps est plein de ressources, un cœur qui bat plus vite et plus fort est aussi le moyen d’apporter plus d’oxygène au cerveau.
Sombrer dans la panique sous l’effet du stress va, au contraire, annihiler ces réponses bénéfiques, comme limiter le flux sanguin par exemple. Dans ces situations, un apprentissage à la réévaluation de son stress peut être une meilleure stratégie que la méditation, le yoga ou la relaxation seules. Ou venir en complément. Ainsi, la même étude constate que les personnes qui souffrent de trouble d’anxiété sociale vont éprouver la plus grande augmentation d’excitation physiologique. Un décalage qu’on peut apprendre à gérer, selon les auteurs, et qui soutient la théorie que notre expérience du stress est aussi façonnée par la façon dont nous interprétons ces indices physiques. » Nous construisons nos propres émotions «
Sources:
Psychological Science DOI: 10.1177/0963721412461500 Improving Acute Stress Responses : The Power of Reappraisal
Psychological Science 2012 0956797611431576 The Social Dimension of Stress Reactivity Acute Stress Increases Prosocial Behavior in Humans
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